Monovision : les clés du succès

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La monovision est une technique de compensation de la presbytie, consistant à créer une anisométropie volontaire. L’œil dominant est emmétropisé alors que l’œil dominé est légèrement myopisé. Elle permet en pratique de s’affranchir du port de lunettes dans la majorité des circonstances de la vie sociale et de loisirs. Toutefois, le port optionnel de lunettes, nécessité par des exigences visuelles particulières permet de restaurer une acuité visuelle maximale, car la monovision ne dégrade pas la sensibilité au contraste. Cette technique, pratiquée en contactologie depuis très longtemps connaît un regain d’intérêt dans la chirurgie de la cataracte face aux limitations des implants multifocaux et dans la chirurgie kératoréfractive (PresbyLASIK).

Dans la monovision, un œil perçoit en permanence une image nette et l’autre une image brouillée (selon que l’on regarde de loin ou de près), mais grâce à la plasticité cérébrale (ou neuroadaptation), l’image privilégiée par le cortex cérébral est celle vue nette, alors que l’image brouillée est éliminée.

La monovision idéale est donc celle qui compense parfaitement la presbytie et permet de voir clairement à toutes distances. Elle doit permettre une variation progressive et continue entre la vision de loin, la vision intermédiaire et la vision de près. Le patient est satisfait, car la vision binoculaire est meilleure que la vision monoculaire (sommation binoculaire).

En effet, en l’absence de défocus et d’anisométropie, la sensibilité au contraste (SC) est meilleure en vision binoculaire qu’en vision monoculaire [1], dans un rapport de 141 %. On peut donc dire que la SC binoculaire égale la SC monoculaire X √2 (soit 1,4142), ou bien que grâce à la sommation binoculaire la SC est meilleure de 41 % avec deux yeux, comparée à la SC monoculaire. En cas de défocus monoculaire trop important, la SC binoculaire est inférieure à la SC monoculaire (par inhibition binoculaire des moyennes et hautes fréquences). En cas de défocus supérieur à 3D, la SC binoculaire égale la SC monoculaire (par suppression monoculaire). Une monovision réussie nécessite donc un défocus modéré n’entravant pas la sommation binoculaire, tout en permettant une vision nette par suppression cérébrale du flou visuel. La défocalisation idéale [2, 3] est de -1.25 à -1.50 dioptrie.

Aucun critère de succès absolu de la monovision n’est parfaitement établi. Toutefois, on peut raisonnablement considérer qu’une large indépendance au port de lunettes et la satisfaction d’un patient informé en sont les meilleurs garants.

Chez le pseudophake, l’usage d’implants monofocaux pour réaliser une monovision n’obère pas la vision en cas d’apparition[...]

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À propos de l’auteur

CHNO des Quinze-Vingts, PARIS.