Les explorations fonctionnelles sont distinctes des explorations anatomiques car elles ne permettent pas de visualiser la structure mais de tester la fonction rétinienne et plus particulièrement la fonction maculaire (fig. 1). Le domaine du glaucome connaît depuis longtemps la discordance et l’absence de corrélation stricte entre les examens fonctionnels et anatomiques. Il convient ainsi d’associer les deux pour suivre de manière optimale la stabilité ou la progression de la pathologie, notamment rétinienne.

Nous avons à notre disposition plusieurs types d’examens fonctionnels. Mais avant tout examen complémentaire, la fonction s’examine par l’interrogatoire à la recherche de signes fonctionnels, notamment un syndrome maculaire (baisse d’acuité de visuelle prédominant de près, scotome, métamorphopsie…) et par l’acuité visuelle (de préférence en échelle ETDRS).

La principale limite de l’acuité visuelle est l’absence de spécificité de la pathologie rétinienne. La présence d’une cataracte peut largement perturber la mesure de l’acuité visuelle. Les différents examens à notre disposition sont les champs visuels centraux (micropérimétrie) permettant de tester la sensibilité des différentes zones rétiniennes. Ainsi, l’examen permet de déterminer des zones de moindre sensibilité traduisant une souffrance ou une absence de perception (ex : DMLA atrophique). Les nouvelles générations de micropérimétrie disposent de système “eye-tracking” permettant le recalage en temps réel des différentes zones rétiniennes. Ce système permet notamment d’analyser la qualité de fixation du patient ou encore d’aider dans la rééducation basse vision à améliorer ou à déplacer la zone de fixation. L’électrophysiologie par le biais des PEV, ERG ou encore ERG multifocal permet de mesurer de manière objective l’activité électrique des différentes couches cellulaires rétiniennes. Il existe également des questionnaires de qualité de vie incluant les difficultés des patients dans les activités quotidiennes (lecture, conduite…). Ces questionnaires (type VFQ-25) sont largement utilisés dans les études observationnelles et/ou thérapeutiques.

Finalement, certains examens anatomiques peuvent avoir des signes de pronostics fonctionnels. L’OCT-SD peut avoir des signes de pronostics fonctionnels sur la présence ou l’absence de la ligne des photorécepteurs ou IS/OS ou encore sur l’aspect morphologique des kystes (kystes dégénératifs). L’autofluorescence permet de tester les fluorophores de l’épithélium pigmentaire et ainsi d’avoir un reflet de la “viabilité” des cellules. L’optique adaptative permet quant à elle une visualisation au niveau cellulaire et possède[...]

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