Abcès de cornée : que faire ou ne pas faire en urgence ?

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  1. Que retenir  ?

L’interrogatoire précise l’existence de facteurs favorisants (tableau I) (port de lentilles de contact, traumatisme cornéen, pathologie chronique de surface oculaire, chirurgie cornéenne), les antécédents ophtalmologiques et généraux du patient, le nom des collyres ou médicaments systémiques déjà prescrits et la notion d’allergie médicamenteuse. Les signes fonctionnels associés à l’infection cornéenne sont généralement présents (douleur, baisse d’acuité visuelle, photophobie, larmoiement, blépharospasme) et leur mode d’installation sera précisé.

L’examen biomicroscopique permet d’établir le diagnostic positif d’infection cornéenne : cercle périkératique, ulcère épithélial prenant la fluorescéine, infiltrat stromal localisé (abcès) ou diffus (kératite), diamètre de l’infiltrat, régularité des limites, présence d’œdème, atteinte endothéliale, réaction de chambre antérieure, sécrétions. Il est également possible à ce stade de tester la sensibilité cornéenne et préciser le diagnostic étiologique (pathologie de surface oculaire associée, malposition palpébrale, signes d’intolérance chronique aux lentilles de contact, etc.) et d’éliminer les diagnostics différentiels : infiltrats périphériques stériles, kératites immunitaires, kératites virales mimant un abcès de cornée.

L’orientation du diagnostic microbiologique est possible pour le clinicien grâce à certaines caractéristiques et sémiologiques résumées à titre indicatif dans le tableau suivant. Toutefois, le diagnostic de certitude repose toujours en 2012 sur l’examen microbiologique du produit de grattage cornéen.

La recherche de critères de gravité est essentielle pour déterminer les modalités de prise en charge (tableau II). Ces critères locaux ou généraux correspondent le plus souvent aux critères d’hospitalisation en chambre individuelle, de réalisation d’un grattage cornéen, et de traitement antibiotique/antiinfectieux renforcé.

Un examen microbiologique devra être effectué si un ou plusieurs critères de gravité locaux sont présents et/ou en cas de suspicion de kératite amibienne ou fongique. Le grattage cornéen est le prélèvement de référence. Celui-ci est effectué par un ophtalmologiste, à la lampe à fente ou au bloc. Le port de gants stériles sans talc est obligatoire en cas d’utilisation de techniques de biologie moléculaire (PCR). L’utilisation d’un kit de prélèvement standardisé comprenant l’ensemble des outils nécessaires au grattage et à l’ensemencement est souhaitable. Les prélèvements doivent effectués si possible avant tout traitement anti-infectieux ou après[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, Nouvel Hôpital Civil et Hôpitaux Universitaires, STRASBOURG.