Comment soulager l’œil sec : une prise en charge aux multiples facettes

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On estime que plus de 6 % des personnes de 40 ans et même 15 % des plus de 65 ans présentent des symptômes de sécheresse oculaire [1]. D’autres études ont considéré que cette sécheresse atteint 11 à 17 % de la population générale, dont un tiers de formes modérées à sévères [2]. On peut estimer qu’environ 1,5 million de Français sont donc touchés par cette pathologie, les deux principaux facteurs de risque étant l’âge et le sexe, puisque la majeure partie des patients concernés sont des femmes ménopausées. On note d’ailleurs que le traitement hormonal substitutif n’est pas un facteur protecteur, mais à l’inverse un facteur aggravant du syndrome de sécheresse oculaire [3]. Les autres populations concernées correspondent aux autres facteurs de risques identifiés, et c’est là que la prise en charge de la sécheresse s’apparente aux conduites diagnostiques et thérapeutiques utilisées en médecine interne.

L’interrogatoire

Il doit être à la fois minutieux et dirigé. L’histoire de la maladie, son mode de déclenchement, sa chronicité, l’identification des facteurs aggravants, la notion de poussées et éventuellement leur caractère saisonnier sont autant d’arguments permettant de distinguer les sécheresses oculaires isolées de celles associées à d’autres pathologies oculaires, comme l’allergie.

Il est ensuite nécessaire de rechercher les causes toxiques de sécheresse oculaire. Il peut s’agir de toxicité locale par instillation chronique de collyres, en particulier ceux contenant du chlorure de benzalkonium. Il peut aussi s’agir d’une toxicité systémique liée à des médicaments ayant des effets antimuscariniques, en premier lieu les antidépresseurs. D’autres classes thérapeutiques sont aussi bien connues pour favoriser la sécheresse oculaire, comme les dérivés de vitamine A (ou rétinoïdes) utilisés dans le traitement de l’acné. La chirurgie du segment antérieur peut décompenser une sécheresse oculaire préexistante mais infraclinique [4]. Quant à la chirurgie réfractive, elle entraîne une réduction de la sensibilité cornéenne, une baisse[...]

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À propos de l’auteur

Service d’ophtalmologie, Hôpital de Bicêtre, Université Paris-Sud, LE KREMLIN-BICÊTRE.