Place du traitement par cross-linking dans le kératocône

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Le cross-linking cornéen représente actuellement le seul traitement efficace pour stopper la progression du kératocône. Ce procédé permet de rigidifier la cornée et a pour objectif clinique de ralentir, voire de stopper un kératocône ou une ectasie cornéenne post-Lasik évolutifs.

Biochimie du cross-linking

L’objectif du cross-linking est de créer des ponts entre les fibres de collagène de la matrice extracellulaire stromale afin de rigidifier la cornée antérieure. Sur le plan biochimique, ces ponts correspondent à une réaction de glycation : les chaînes hydro-carbonées du collagène forment des ponts azotés entre elles. Cette réaction est naturellement constatée dans l’organisme lors du vieil-lissement. Le but est donc d’accélérer cette réaction par la technique du cross-linking : les UVA agissent comme catalyseur et la riboflavine comme photosensibilisant de cette réaction. Par ailleurs, la riboflavine, en assurant un rôle de filtre, bloque la transmission du rayonnement aux structures intraoculaires.

Le cross-linking conventionnel

Cette technique, pratiquée depuis plusieurs années, est simple mais nécessite l’usage d’un bloc opératoire pour une durée d’environ 1 heure 15 minu-tes. Elle consiste, après désinfection locale et sous anesthésie topique, en une désépithélialisation cornéenne mécanique, suivie d’une imprégnation du stroma cornéen par de la vitamine B2 (riboflavine) pendant 30 minutes et d’une irradiation par rayonnement UVA de 3 mW/cm2 pendant 30 minutes (fig. 1). Une antibiothérapie topique préventive et la pose d’une lentille thérapeutique sont réalisées en fin d’intervention. Les résultats des études concordantes ont montré l’efficacité de cette procédure dans environ 95 % des cas.

Les critères d’inclusion du cross-linking se sont étendus depuis les débuts de ce traitement mais impliquent toujours une notion d’évolutivité de la maladie, qu’elle soit fonctionnelle et/ou anatomique, mise en évidence par le suivi de la topographie, la pachymétrie ou l’aberrométrie cornéennes. Une pachymétrie inférieure à 400 mm constitue une contre-indication devant le risque de décompensation endothéliale. Les effets indésirables sont la douleur pendant les 48 heures postopératoires, l’infection, le pseudo-haze (responsable d’une baisse d’acuité visuelle réversible dans les 3 premiers[...]

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À propos de l’auteur

Service d’ophtalmologie, Département de chirurgie réfractive, CHU TOULOUSE.