Lucentis et rétinopathie diabétique périphérique : quels effets à long terme ?

0

Ip MS, Domalpally A, Hopkins JJ et al. Long-term Effects of Ranibizumab on Diabetic Retinopathy Severity and Progression. Arch Ophthalmol, 2012 ; 130 : 1 145-1 152.

Cette prise en charge reste finalement peu modifiée depuis les années 1990. Elle dépend du degré d’ischémie de la périphérie rétinienne évalué d’après l’examen du fond d’œil, des photographies couleurs, parfois une angiographie [1-3]. Le principe du traitement repose sur la photocoagulation visant à une destruction des photorécepteurs, hauts consommateurs d’oxygène pour diminuer les besoins en oxygène et les adapter à la diminution des apports par le réseau vasculaire altéré. C’est l’ischémie chronique qui est à l’origine d’une hyper expression de facteurs de croissances des néovaisseaux (fig. 1), principalement du VEGF. Ces facteurs de croissance provoquent l’émergence de néovaisseaux rétiniens, eux-mêmes à l’origine de nombreuses complications pouvant impliquer la cécité [4, 5]. L’intérêt de la surveillance du fond d’œil et des photographies couleurs est de dépister les patients au stade de rétinopathie non proliférante sévère (préproliférante) afin de réaliser une photocoagulation pan rétinienne qui soit plutôt préventive [3]. Lorsqu’on intervient aux stades d’une rétinopathie proliférante, la réalisation du traitement est par contre plus urgente.

L’œdème maculaire représente la principale cause de baisse de vision chez les diabétiques de type II. Après équilibration métabolique et régulation de la pression artérielle, lorsque la ou les composantes focales accessibles à la photocoagulation ont été traitées, un traitement par anti-VEGF intravitréen (IVT) peut être envisagé, le plus souvent sans contexte d’urgence.

L’anti-VEGF par voie IVT aura en outre un effet de modulation sur la croissance des néovaisseaux rétiniens, ce qui peut être un effet inattendu mais favorable chez les patients présentant à la fois un œdème maculaire diabétique et une rétinopathie périphérique.

Les auteurs de cette étude ont évalué les effets du Lucentis en IVT sur la gravité de la rétinopathie périphérique des patients des études RIDE et RISE qui ont validé le Lucentis pour le trai-tement de l’œdème maculaire diabétique. L’étude comportait 759 patients suivis de façon prospective et répartis par tirage au sort entre un groupe Lucentis 0,3 mg et un groupe Lucentis 0,5 mg, un groupe témoin. Des photocoagulations maculaires pouvaient être réalisées selon un protocole spécifique. Des photographies du fond d’œil, prises initialement puis et régulièrement, ont été évaluées par un centre de lecture. Un examen clinique a été réalisé tous les mois.

Après deux ans, le pourcentage de participants ayant une progression de la rétinopathie périphérique (aggravation de deux ou trois stades) a été significativement[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.