Interface vitréorétinienne chez le myope fort

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Depuis les années 1990, l’OCT a permis de découvrir ou de mieux expliquer certaines pathologies. L’image OCT a notamment permis d’étudier l’interface vitréorétinienne de façon plus fiable que ce que le permettait le biomicroscope. De nombreuses informations sur l’adhérence vitréenne physiologique et pathologique sur la fovéola ont donc été récoltées au cours de ces deux dernières décennies. On sait aujourd’hui que l’évolution naturelle du décollement postérieur du vitré débute par un décollement périfovéolaire avant la séparation du pôle postérieur [1]. La formation des trous maculaires en relation avec la traction vitréorétinienne a pu être clairement établie [2], et l’interaction entre membrane épimaculaire et hyaloïde postérieure est désormais identifiable avant la chirurgie dans les syndromes de traction vitréomaculaire. Les découvertes OCT ont été nombreuses chez le myope fort, et les anomalies rétiniennes récemment décrites tels le fovéoschisis, les microplis maculaires ou les trous paravasculaires du myope fort sont autant d’indices d’une interface particulière entre la rétine et le vitré des myopes.

Fovéoschisis du myope fort

Le fovéoschisis ou rétinoschisis maculaire du myope fort a été découvert en 1999 par Takano [3]. A l’époque, les OCT de première génération ne permettaient pas d’analyser finement les rapports vitréorétiniens. La visualisation en OCT de travées intrarétiniennes ressemblant à celles du rétinoschisis lié à l’X a fait donner ce nom à la maladie. Ce n’est que plus tard, en 2004, avec l’OCT 2, que Panozzo notait que des membranes et des tractions vitréennes étaient souvent présentes chez les yeux myopes forts [4]. Il observe quelques années plus tard que la vitrectomie “simple” sans dissection de la limitante interne ou adjonction de gaz est efficace pour traiter le fovéoschisis. Il a alors proposé le terme de myopic traction maculopathy (“maculopathie tractionnelle myopique”) [5]. Il est aujourd’hui admis que les tractions antéropostérieures du vitré ou tangentielle des membranes épirétiniennes jouent un rôle majeure dans la maladie : 50 à 80 % des fovéoschisis sont associés à des anomalies maculaires dont des membranes ou des syndromes de tractions. On sait aussi grâce à l’OCT que le staphylome postérieur dans la[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, Hôpitaux universitaires de STRASBOURG.