Oméga-3 et prévention de la DMLA : effet Hawthorne

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Parmi les acides gras polyinsaturés à longue chaîne, ceux dont la dernière double liaison est en 3e position par rapport au groupement méthyle terminal, la famille des oméga-3, auraient un rôle protecteur vis-à-vis de la DMLA [1]. Il s’agit principalement de l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et de l’acide docosahexéanoïque (DHA).

L’analyse rétrospective des données relatives aux patients de l’étude AREDS apportait déjà quelques éléments de preuve concernant l’effet bénéfique des oméga-3. Le rapport 20 de l’AREDS montre par exemple que l’apport total d’acides gras oméga-3 est associé à moins de formes néovasculaires de la DMLA, de même que pour les apports en DHA [2]. Une plus forte consommation de poisson était également associée à moins de formes néovasculaires de la DMLA. Dans le rapport 23, les auteurs montrent un moindre risque de progression des drusen vers une atrophie géographique chez les patients rapportant des apports élevés en EPA et en EPA + DHA [3]. Enfin, dans le rapport 30, les sujets ayant les apports en oméga-3 les plus élevés (en moyenne 0,11 % des apports énergétiques) avaient une réduction de 30 % du risque de développer une atrophie géographique et des néovaisseaux choroïdiens [4]. En dehors de l’AREDS, d’autres études plus récentes telles que la Blue Mountain Study [5], l’étude ALIENOR [6] ou l’étude Women’s Health Study [7] ont aussi montré une diminution du risque de DMLA chez les hauts consommateurs d’EPA et de DHA.

L’étude NAT 2 menée par l’équipe de Créteil est la première étude prospective avec tirage au sort montrant l’intérêt des oméga-3, en l’occurrence du DHA, pour diminuer le risque de néovascularisation choroïdienne chez des patients présentant une DMLA évoluée au niveau du premier œil.

Deux cent soixante-trois patients entre 55 ans et 85 ans avec une maculopathie liée à l’âge sur un œil, une acuité visuelle minimale de 4/10e et une forme évoluée de DMLA avec néovaisseaux sur l’autre œil ont été suivis pendant 3 ans (fig. 1) [8]. Un tirage au sort permettait initialement de répartir les patients dans un groupe traité (840 mg de DHA et 270 mg d’EPA/jour) ou un groupe placebo (capsules d’huile d’olive). Le critère de jugement principal était le délai de survenue de néovaisseaux choroïdiens (NVC) dans l’œil étudié. Les critères secondaires de l’étude comportaient les variations d’acuité visuelle, la progression des drusen et les variations des taux de DHA et d’EPA au niveau de la membrane des hématies (ce dernier paramètre constitue un témoin objectif du métabolisme des oméga-3 ingérés).

Le délai de survenue et l’incidence des NVC dans les yeux étudiés ne se sont pas révélés significativement différents entre le groupe traité et le groupe placebo. Cependant, les auteurs observent que dans le groupe traité, les taux[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.