Editorial : Peut-on prétendre corriger la presbytie en 2013 ?

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Il faut certes admettre que la question est délicate de par la complexité du défaut à corriger et la multiplicité des concepts qui se sont développés pour tenter d’en obtenir le traitement. En vérité, le premier obstacle est effectivement posé par les mécanismes de cette perte d’accommodation physiologique qui met en scène de nombreux acteurs : cristallin, zonule, corps ciliaire, pupille… dont le rôle et la chronologie d’action demeurent non maîtrisables. Dans ce contexte et à cette heure, seules les techniques visant une compensation de la perte d’accommodation ont fait leur preuve alors que l’approche de la solution idéale d’une restauration de l’accommodation reste timide, voire discutable, et sans efficacité suffisante apportée par des stratégies telles que les implants accommodatifs ou les bandelettes et incisions sclérales profondes.

Il serait en revanche injuste de ne pas reconnaître qu’un certain nombre de procédures ont la capacité d’offrir une indépendance vis-à-vis des lunettes à toutes les distances au prix du maintien d’une qualité de vision correcte ; ce qui en soi est l’objectif recherché par les patients demandeurs. Il faut en matière de chirurgie de la presbytie comprendre que, plus que dans tout autre domaine de la chirurgie réfractive, la sélection soigneuse des patients (concernant l’intégrité de leur rétine, la nature du défaut combiné à associer et le caractère raisonnable de leurs attentes), mais aussi le souci d’une information exhaustive sur les intérêts et les limites des techniques seront les garants du succès.

C’est ainsi que le choix sera fondé sur l’âge du patient, sur l’amétropie éventuellement associée au handicap de la presbytie, son décor de vie et les caractéristiques anatomiques de son œil telles qu’en particulier la transparence de son cristallin. Il est alors possible de dessiner un arbre décisionnel qui schématise l’organigramme des procédures disponibles dont le positionnement se fera avec la préoccupation de se baser sur une efficacité dépassant le risque, dans un esprit le plus conservateur possible des structures saines et en donnant priorité aux traitements potentiellement réversibles ou accessibles au retraitement.

Ce dossier de Réalités Ophtalmologiques propose de passer en revue les stratégies qui, aujourd’hui, peuvent être offertes en évoquant pour chacune d’elles leur principe, leurs affinements, leurs résultats et bien sûr leurs indications et limites. à noter qu’aucun des experts de ce dossier en charge de ces textes ne présente de conflits d’intérêt tels qu’ils pourraient être invités à faire promotion des produits présentés. Ils ont été choisis pour leur participation à la rédaction de ces chapitres dans le rapport académique 2012 de la SFO portant sur la presbytie.

Le Pr Pierre-Jean Pisella défendra la monovision comme un concept certes[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, CHU, BREST.