Cataracte et DMLA : comment éviter les déceptions ?

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La cataracte et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sont deux entités pathologiques liées à l’âge. Elles sont donc souvent associées et partagent de nombreux facteurs de risque comme l’âge et le stress oxydatif, mais aucun de lien de causalité entre elles n’a pu être démontré. Au cours de l’évolution et du suivi d’un patient pour une DMLA exsudative, il est fréquent d’être confronté à la maturation d’une cataracte. Par ailleurs, cette association de ces deux entités cliniques sera de plus en plus fréquente avec le doublement de la population des plus de 65 ans d’ici 2030. Plusieurs points sont à envisager alors :

– existe-il un bénéfice à la chirurgie cristallinienne chez ces patients ?

– en cas de décision chirurgicale, quel est le risque d’aggravation de la DMLA ?

– quelles modalités de prise en charge faut-il envisager ?

Existe-il un bénéfice de la chirurgie de cataracte dans la DMLA ?

Même si la cataracte et la DMLA n’ont pas de lien de causalité, on peut constater une interaction entre les deux. En effet, le cristallin “mûr” en s’opacifiant se teint en jaune et absorbe ainsi les rayonnements violets (400-440 nm) et bleus (440-500 nm). Ce sont ces lumières bleues qui sont rétinotoxiques. L’excitation par la lumière bleue de pigments contenus dans la lipofuschine (en particulier l’A2E) est responsable d’un stress oxydatif, augmentant ainsi la formation de radicaux libres [1, 2]. Ces éléments soulèvent le rôle protecteur de la maturation cristallinienne dans la progression de la DMLA ainsi que dans la survenue des complications néovasculaires.

Dans ces conditions, le doute sur un bénéfice de la chirurgie de cataracte chez ces patients peut être évoqué. De nombreuses études se sont penchées sur la question avec des méthodologies disparates ne permettant pas de comparer leurs résultats [3, 4]. En 2007, Pham a publié une étude de 454 patients opérés de cataracte avec présence ou non de DMLA [5]. Les formes de DMLA étaient précoces ou sévères. Le suivi s’est fait sur environ 3 ans en moyenne sur des mesures d’acuité visuelle et sur questionnaire de qualité de vie. Après ajustement des variables, les patients présentant une forme sévère de DMLA ont des scores postopératoires significativement plus[...]

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