Les drusen miliaires sont-ils un marqueur de la DMLA ?

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La Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une affection complexe intéressant des couches multiples de la rétine. En histologie, les stades les plus précoces sont définis comme comportant un épaississement de la membrane de Bruch avec des calcifications et des dépôts laminaires basaux [1]. Ces lésions précèdent l’apparition des drusen séreux, qui peuvent être repérés au fond d’œil comme un marqueur de la maculopathie liée à l’âge (MLA). En pratique clinique, les premiers stades sont définis par la présence des drusen séreux (plus de 125 µm), qui auront ensuite une tendance à la confluence et seront associés à des migrations pigmentaires. L’association de ces deux types de lésion permet de calculer un risque statistique de progression de la maladie ; mais alors que certains patients restent stables pendant de longues années, certains évoluent plus rapidement vers des lésions d’atrophie étendue et/ou vers une néovascularisation choroïdienne [2].

Le stress oxydatif, une réduction de la perfusion choroïdienne et de l’oxygénation de la neurorétine, une majoration de l’inflammation systémique, la présence d’un certain degré d’athérosclérose et d’altération des tissus élastiques sont les principaux facteurs impliqués dans la pathogénie de la DMLA. Des facteurs génétiques, principalement associés à la voie alterne du complément ou au métabolisme lipidique, ont été associés au développement de la maladie [3].

En pratique clinique, devant un patient donné, il est important de pouvoir estimer un ordre de grandeur du risque de développement d’une DMLA, ou du risque de progression vers les stades les plus évolués de la maladie. De nombreuses études épidémiologiques telles que la Beaver Dam Eye Study, la Rotterdam Study, la Blue Mountains Eye Study, ont apporté des éléments importants à ce niveau [4]. Les études d’intervention telle que l’AREDS, les études NAT ont aussi précisé les risque de progression de la DMLA en fonction du type de lésions observées au fond d’œil.

Toutes ces études concordent pour montrer que la présence de grands drusen (diamètre ≥ 125 µm) dans un œil, ou les deux, majore le risque de progression vers une forme évoluée de DMLA. Dans l’AREDS, la présence de drusen intermédiaires (entre 63 et 124 µm) au niveau des deux yeux était aussi un facteur de risque faible mais pertinent d’évolution vers une forme avérée de la DMLA. En 2007, l’équipe de Ronald Klein avait montré que les yeux présentant exclusivement des ­drusen miliaires (diamètre < 63 µm) sur une surface étendue (plus de 9 086 µm²) avaient plus de probabilité d’évolution vers des drusen séreux (16,3 % vs 4,7 %) et vers des migrations pigmentaires (10,6 % vs 2,7 %) que lorsque la surface totale de ces petits drusen était inférieure à 2 596 µm². Les résultats de cette étude suggéraient donc[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.