Quid de la PAMM ?

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En 2013, Sarraf et al. décrivent dans le JAMA Ophthalmology une nouvelle entité appelée paracentral acute middle maculopathy (PAMM) [1]. Ils rapportent une lésion hyperréflective partielle de la rétine interne et considèrent cet aspect comme une variante de la neurorétinopathie aiguë maculaire. D’un point de vue anatomique, l’hyperréflectivité observée en OCT se situe dans la partie interne de la couche nucléaire interne.

La neurorétinite aiguë maculaire a été décrite en 1975 par Boss et Deutman [2]. Elle est caractérisée par la survenue, chez des sujets jeunes, parfois dans les suites d’un épisode pseudo-grippal, d’une baisse d’acuité visuelle modérée associée à des photopsies centrales et un aspect pétaloïde rougeâtre de la macula. La variante décrite ici serait à l’inverse blanchâtre et correspondrait, selon les auteurs, à une atteinte de la rétine intermédiaire secondaire, à une vasoconstriction ou à une occlusion du plexus capillaire superficiel.

Cependant, dès 2015, des études en OCT-angiographie ont rapporté une atteinte du plexus capillaire profond et non superficiel. Ainsi, dans les PAMM, une réduction significative du flux capillaire profond est rapportée dans deux études différentes [3,4]. Dans l’une des deux publications, des cas d’occlusions de l’artère centrale de la rétine, incomplètes, avec PAMM s’associent à une hypoperfusion marquée du plexus capillaire profond. Il est à noter qu’un aspect blanchâtre de la rétine avait déjà été rapporté dans le passé, en particulier dans certaines occlusions de veines présentant un aspect de blanc périveineux maculaire [5-7].

Dans les occlusions de l’artère centrale incomplète, l’angiographie à la fluorescéine peut être strictement normale mais l’OCT-angiographie peut montrer une diminution du flux capillaire profond, se traduisant en SD-OCT par un aspect de PAMM [8] (fig. 1). Cette notion d’occlusion de l’artère centrale incomplète est encore peu connue des praticiens. Elle se traduit par un aspect d’opacification hétérogène de la rétine au pôle postérieur. L’aspect rougeâtre de la macula est à peine perceptible et la diminution de l’acuité visuelle est en règle modérée avec une vision chiffrée entre 1 et 5/10e, le plus souvent [9].

Ainsi, on pourrait considérer la PAMM comme un très mauvais acronyme [10]. En effet, les lésions ischémiques décrites sous le nom de PAMM ne sont pas seulement paracentrales, elles peuvent occuper tout le pôle postérieur. Ces lésions affectent principalement la couche nucléaire interne mais peuvent aussi être associées à une atteinte ischémique des couches plus superficielles. La pathogénie est[...]

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À propos de l’auteur

Centre ophtalmologique d’imagerie et de laser (CIL), PARIS. Université Paris-Est, CRÉTEIL