Que sait-on de la toxicité rétinienne des inhibiteurs des MEK ?

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Les inhibiteurs de MEK (mitogen-activated protein kinase kinase) ont suscité un intérêt considérable en oncologie. Ils ciblent une protéine kinase de la voie des kinase mitogène-protéines, qui est impliquée dans le développement de différents cancers [1]. Ainsi, les stratégies novatrices de thérapie ciblée ont considérablement prolongé la survie des patients présentant un mélanome métastatique. L’addition d’inhibiteurs sélectifs de MEK à l’inhibiteur BRAF (v-raf murine sarcoma viral oncogene homolog B1) a également contribué à l’amélioration des résultats cliniques et a retardé le développement de la résistance aux médicaments chez les patients porteurs d’un mélanome avec une mutation BRAF V600 [2].

En France, les bithérapies utilisées en première intention associant un inhibiteur de BRAF à un inhibiteur de MEK sont l’association vemurafenib/cobimetinib ou l’association dabrafenib/trametinib. Bien qu’utilisée dans d’autres pays, l’association binimetinib/encorafenib ne possède pas l’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France et fait l’objet d’essais cliniques.
Cependant, cette nouvelle thérapie ciblée présente un effet indésirable ophtalmologique fréquent : la rétinopathie aux MEK-inhibiteurs.

Toxicité rétinienne des MEK-inhibiteurs

1. Fréquence et délai de survenue

La rétinopathie secondaire aux MEK-inhibiteurs est décrite dans la littérature comme une choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC). Deux études avec un effectif d’une trentaine de patients [3, 4] et 3 séries de cas [5-7] ont rapporté les effets indésirables rétiniens des inhibiteurs de MEK. Récemment, une plus large série (62 patients) a analysé l’effet à long terme (sur une durée de 2 ans) de cette thérapie ciblée [8].

Ainsi, la première série publiée de 32[...]

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À propos de l’auteur

Service D’Ophtalmologie, Centre Hospitalier Intercommunal de CRÉTEIL, Université de CRÉTEIL