Les ophtalmologistes plus âgés sont-ils à l’abri des plaintes des patients ?

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Fathy CA, Pichert JW, Domenico H et al. Association between ophthalmologist age and unsolicited patient complaints. JAMA Ophthalmol, 2018;136:61-67.

Aux états-Unis, le fait de colliger les plaintes des patients adressées à l’établissement (Unsolicited patient complaints) permet parfois à certains médecins de modifier des comportements d’humeur mal perçus par les patients ou même de corriger des erreurs de pratique avant que ces plaintes n’aient des conséquences médico-légales. Un taux élevé de plainte a ainsi pu être corrélé au risque de complication chirurgicale [1, 2] ou de faute professionnelle [3, 4].

Par ailleurs, l’association entre les compétences et l’âge des médecins est un sujet intéressant. Les médecins travaillent souvent jusqu’à un âge mûr, ce qui a conduit à des questions sur l’évolution des compétences et sur la qualité des soins médicaux en fin de carrière [5, 6]. Le risque de poursuite de la part des patients semble être surtout élevé au cours des 10 premières années de pratique [7].

La plupart des études analysant la probabilité d’une plainte du patient concernant son ophtalmologiste ont recherché l’association avec le type de pratique libéral ou hospitalier et la sous-spécialité, par exemple en rétine ou au niveau du segment antérieur. En revanche, aucune étude n’avait jusqu’ici cherché à corréler la fréquence des plaintes avec l’âge de l’ophtalmologiste.

Cette étude de cohorte réalisée au Tennessee à repris les données concernant 1342 ophtalmologistes entre 2002 et 2015. Les auteurs ont réparti les plaintes suivant la tranche d’âge du praticien. Les plaintes étaient aussi classées suivant un système de catégorie (qualité des soins, communication, disponibilité, préoccupation pour le patient et sa famille, prix des honoraires). L’âge médian des médecins était de 47 ans, et 9 % d’entre eux avaient 71 ans ou plus. La cohorte était composée à 74 % d’hommes et 73 % des médecins exerçaient dans des centres médicaux universitaires. La période de suivi moyenne était de 9,8 ans.

Les ophtalmologistes âgés de plus de 70 ans présentaient le plus faible taux de plaintes (0,71 pour 1 000 jours de suivi). À 2 000 jours de suivi (ou dans les 5,5 ans), le groupe le plus jeune avait un risque estimé de 0,523. À 4 000 jours (> 10 ans), les participants âgés de plus de 70 ans avaient un risque estimé de plainte de seulement 0,364. Les deux tranches d’âge les plus jeunes ont été associées à un délai statistiquement plus court avant la première plainte. Comparativement à ceux âgés de 71 ans et plus, le risque d’avoir une plainte chez les praticiens de 41 à 50 ans était 1,73 fois plus élevé (risque relatif [RR] : 1,73 ; IC 95 % : 1,21-2,46 ; p = 0,002). De même, les participants âgés de 31 à 40 ans présentaient[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.