Œil sec et lentilles : moyens thérapeutiques

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La sécheresse oculaire est la première cause d’abandon du port des lentilles de contact du fait de l’inconfort provoqué. Elle est surtout l’apanage des lentilles souples.

Il est indispensable, dans un premier temps, d’évaluer la sécheresse et d’en rechercher l’étiologie. L’interrogatoire est primordial et permet de quantifier la gêne occasionnée et traiter en conséquence selon les étiologies retrouvées. La sécheresse peut être le motif de consultation, sinon il faut la rechercher à l’aide de questionnaires orientés tels que le CLDEQ (Contact Lens Dry Eye Questionnaire) ou l’OSDI (Ocular Surface Disease Index). Il n’existe pas de corrélation entre les signes subjectifs et objectifs.

Les questions spécifiques concernent le type de lentilles portées et la façon dont elles sont renouvelées et entre­tenues. Effectivement, non seulement le type de lentilles s’avère essentiel (haute perméabilité et teneur en eau élevée), mais l’entretien, s’il est mal conduit, s’avère générateur d’inconfort voire de complications. Il est simple de modifier l’entretien et d’utiliser des solutions de dernière génération, car c’est un gain de temps avant tout changement de lentilles, et cela peut permettre de résoudre la sécheresse.

Les facteurs environnementaux tels que les atmosphères surchauffées, l’air conditionné, le tabac ou l’association avec une allergie ou une prise médicamenteuse sont de plus en plus fréquents et donc à rechercher systématiquement. Un patient qui instille très souvent des collyres lubrifiants est à rééquiper, car cela masque les symptômes d’inconfort alors que ce sont souvent des lentilles mal adaptées. Si toutefois, en fin de journée, un recours à des substituts lacrymaux est nécessaire, les doses unitaires ou les systèmes sans conservateurs sont à privilégier.

L’examen clinique sera méthodique en commençant par la peau du visage et les paupières. La qualité du clignement sera à apprécier ainsi qu’une malocclusion palpébrale : en effet, le travail prolongé sur écran ou l’utilisation abusive de smartphone entraînent un mauvais balayage de la surface oculaire et donc une sécheresse oculaire et, dans ces cas, il est conseillé de rééduquer le clignement. Outre la mesure du TBUT (tear break-up time), l’examen de la surface cornéo-conjonctivale sera complété par l’utilisation de colorants (fluo­rescéine) afin de vérifier l’intégrité de ces structures.

En réalité, les étiologies sont nombreuses et souvent intriquées, et chaque facteur aggravant sera à prendre en considération dans la conduite thérapeutique (fig. 1).

Les lentilles sclérales peuvent être utilisées dans un but thérapeutique dans les cas de sécheresse grave avec altérations majeures de la surface. Elles permettent à la fois de rétablir une régularité[...]

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À propos de l’auteur

Ophtalmologiste, SAINT-LAURENT-DU-VAR.