DSR du sujet âgé : ne pas oublier les fossettes !

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Iglicki M, Busch C, Loewenstein A et al. Underdiagnosed optic disk pit maculopathy: spectral domain optical coherence tomography features for accurate diagnosis. Retina, 2019;39:2161-2166.

Par argument de fréquence, la présence d’un décollement séreux rétinien (DSR) chez un patient âgé oriente d’abord vers des néovaisseaux choroïdiens de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Pourtant, plusieurs autres pathologies telles qu’une choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC) atypique, une dystrophie réticulée, un œdème maculaire cystoïde ou une fossette colobomateuse peuvent aussi être en cause. Ces pathologies apparaissent alors comme des diagnostics différentiels avec un DSR qui ne répondra pas au traitement anti-VEGF. Il est important de repérer les fossettes colobomateuses et de ne pas retarder leur prise en charge qui relève de la chirurgie.

Les fossettes colobomateuses (optic disk pit) correspondent à une fermeture incomplète de la fente embryonnaire associée à une hernie de la rétine à travers la lame criblée de la papille (fig. 1) [1]. Elles peuvent être associées à une maculopathie comportant un DSR et un rétinoschisis externe ou interne. Ces fossettes seraient présentes dans 1/11 000e de la population générale avec une incidence égale pour les deux sexes. Elles sont unilatérales dans 85 à 90 % des cas et sont observées le plus souvent au bord temporal de la papille [2]. La plupart des cas de maculopathie associés aux fossettes colobomateuses sont décrits chez des sujets entre 30 et 40 ans, mais le début de la symptomatologie peut être décalé et la pathologie décelée chez un patient plus âgé.

L’origine des fluides présents dans le DSR et les logettes intrarétiniennes reste discutée. Pour certains auteurs, il s’agirait de liquides provenant de la cavité vitréenne, de liquide céphalo-­rachidien en provenance de l’espace sous-arachnoïdien ou de fuites à partir des vaisseaux à la base de la fossette.

La série analysée dans cette étude multicentrique internationale apparaît intéressante parce qu’elle concerne un effectif important (59 sujets) avec des patients plus âgés que dans les formes décrites classiquement (58,7 ans ± 15,8). On remarquera que le diagnostic initial était erroné chez 44 patients et le traitement initial inapproprié chez 40 patients.

Le traitement des maculopathies associées aux fossettes colobomateuses repose sur la vitrectomie avec ou sans pelage de la membrane limitante interne, laser péripapillaire per­opératoire et tamponnement par gaz (C2F6) [2]. Dans leur article, les auteurs montrent que le retard au diagnostic était généralement associé à l’apparition d’altérations pigmentaires maculaires, avec un pronostic visuel moins favorable que pour les cas qui avaient pu bénéficier rapidement d’une[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.