La chirurgie de la cataracte moderne est désormais synonyme de chirurgie réfractive, avec la possibilité de compenser les amétropies préexistantes. Pour ce faire, les chirurgiens disposent d’implants monofocaux, mais aussi d’implants dits “premiums” regroupants les implants toriques et les implants multi­focaux (fig. 1). À l’inverse des implants toriques plus récents, les implants multi-
focaux, seuls à pouvoir compenser la presbytie, continuent de susciter réserve et parfois appréhension dans leur utilisation. La pose d’implants multifocaux est-elle dangereuse ? Notre article fait le point sur les données fondées sur des preuves en 2019, intégrant les progrès technologiques récents.

Définition et coût

Selon la définition, un objet premium est une version améliorée d’un service donné, dans notre cas l’implant monofocal. Il s’agit d’un service vendu plus cher que le service de base ou de la version payante d’un service gratuit. Les implants multifocaux répondent donc bien à cette définition.

Une des difficultés concernant ce surcoût provient de l’intégration du prix de l’implant dans le remboursement de la procédure chirurgicale de cataracte (GHS). Toutefois, le co-paiement par le patient est permis depuis le courrier de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) du 8 juin 2010 autorisant une facturation partielle de l’implant premium (dérogation sur l’article R. 162-32-2). Les règles imposent une information donnée au patient ainsi que la transmission d’un devis ne devant pas représenter la totalité du coût de l’implant.

Technologie et principes des implants multifocaux

Les implants multifocaux (IMF) reposent sur deux principes optiques, dits réfractifs ou diffractifs. La plupart des implants récents sont désormais hybrides avec une composante principale diffractive. Ainsi, ces implants divisent la lumière, ce qui entraîne une baisse de la vision[...]

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