Adaptation aux variations de luminosité : un paramètre utile aux stades précoces de la DMLA

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Chen KG, Alvarez JA, Yazdanie M et al. Longitudinal study of dark adaptation as a functional outcome measure for age-related macular degeneration. Ophthalmology, 2019;126:856-865.

L’acuité visuelle est régulièrement utilisée comme critère de jugement dans les études sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Malgré son caractère intuitif pour les patients et la facilité de mesure, ce paramètre a des limites. Il reste souvent stable aux stades de la maculopathie liée à l’âge (MLA), de même qu’aux stades précoces de l’atrophie géographique avec épargne centrale.

Au contraire, la baisse de l’adaptation aux variations de la luminosité, régulièrement décrite par nos patients comme “le besoin de davantage de lumière pour lire”, est signalée dès les stades de la MLA, ce qui peut lui donner un intérêt pour quantifier l’évolution de la maladie. Plusieurs auteurs ont montré l’intérêt de mesurer l’adaptation aux variations de la luminosité (Dark Adaptation ou DA) liée à la fonction des bâtonnets périfovéaux [1, 2]. D’autres ont montré une diminution de la DA chez les patients ayant des pseudo-drusen réticulés (SDD) et chez les patients ayant une forme intermédiaire de DMLA [3].

Dans cette étude observationnelle, les auteurs ont évalué la DA en mesurant sur 4 ans l’évolution du temps de récupération des bâtonnets (TRB) chez 77 patients avec divers stades de MLA ou DMLA. Ce TRB était défini comme le temps nécessaire pour que la sensibilité visuelle récupère la détection d’un stimulus de 0,005 cd/m² après un éblouissement. Les auteurs ont corrélé l’évolution de la DA avec le niveau de gravité de DMLA (drusen, migrations pigmentaires, DMLA tardive et SDD). En outre, un questionnaire évaluant la gêne visuelle subjective en conditions de faible luminance (QFL) a été rempli par les patients de manière annuelle.

L’étude montre que l’allongement du TRB était corrélé au stade initial de gravité de la DMLA (p < 0,026) et aux stades affectés chaque année en fonction de l’évolution des patients (p < 0,0011). Les yeux qui ont développé des SDD au cours du suivi ont aussi montré des taux d’allongement du TRB plus élevés que les autres (p < 0,0001). Enfin, pendant les 4 ans de l’étude, les allongements du TRB étaient significativement corrélés aux diminutions des scores du QFL (score moyen total, p = 0,0032).

Selon les auteurs, l’allongement du TRB, qui mesure la baisse d’adaptation aux variations de la luminosité, peut être considéré comme un paramètre fonctionnel fiable aux stades précoces de la DMLA, alors que l’acuité visuelle reste encore stable. Ce paramètre pourrait être utilisé dans les études cliniques sur la DMLA en appoint des mesures de l’acuité visuelle. Le TRB pourrait donc refléter[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.