Ce qui est particulièrement plaisant avec l’imagerie ultra-grand champ (UGC), c’est la possibilité d’imager la quasi-totalité du fond d’œil sur un seul cliché. On parvient ainsi à visualiser l’ensemble des lésions sans avoir recours à des montages de clichés de 50°. Par ailleurs, les appareils permettant des clichés de 200° nous aident à explorer la rétine jusqu’à l’ora serrata, ce qui n’est que rarement possible avec les appareils ne fournissant que des clichés de 50°, même en faisant regarder le patient dans les directions extrêmes [1, 2]. Ce confort d’examen optimise indubitablement le diagnostic et le suivi des anomalies vasculaires rares de la périphérie rétinienne.

L’intérêt de l’imagerie UGC a été exploré dans les hémangiomes capillaires rétiniens (HCR) et la maladie de Coats, en autres. Il semble intéressant de s’arrêter sur ces publications.

Les hémangiomes capillaires rétiniens

Les hémangioblastomes capillaires rétiniens (HCR) sont des tumeurs vasculaires rétiniennes bénignes et rares. Ils peuvent être sporadiques ou associés à une maladie de von Hippel-Lindau (VHL ; fig. 1). Les principaux diagnostics différentiels sont les tumeurs rétiniennes vasoprolifératives (fig. 2) et les communications artérioveineuses de type 3 (fig. 3). Les HCR se présentent le plus souvent comme des lésions rouge-rosé du fond d’œil, bien limitées. On les retrouve majoritairement en périphérie rétinienne (85 %). Les vaisseaux nourriciers et de drainage sont dilatés.

Le diagnostic d’HCR repose sur l’examen du fond d’œil. L’angiographie à la fluorescéine permet de mieux les visualiser, en particulier les petites lésions périphériques. Le remplissage est rapide, dès les temps précoces. La fluorescence augmente ensuite au sein de la tumeur et devient très intense aux temps tardifs. Une diffusion du colorant au niveau de l’HCR et des vaisseaux nourriciers et de drainage peut être observée. Les lésions de plus grande taille sont habituellement associées à une exsudation intrarétinienne (décollement séreux rétinien [DSR] et exsudats secs) qui peut s’étendre jusque dans la macula.

Les clichés couleur UGC permettent de bien visualiser la ou les lésions et optimisent ainsi le bilan lésionnel initial et bien sûr le suivi. Dans les cas complexes, cette imagerie permet de bien analyser l’étendu des DSR et l’accumulation[...]

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