Auteur Gabrielle P.-H.

Service d’Ophtalmologie, CHU DIJON, Save Sight Institute, The University of Sydney, Australie.

Revues Générales Microbiote et DMLA : un lien plus que complexe
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La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de déficience visuelle chez les patients de plus de 65 ans et la prévalence devrait augmenter d’ici 2040. Son évolution peut mener à une forme atrophique ou néovasculaire. Des études récentes suggèrent un lien entre le microbiote intestinal et la DMLA via un axe intestin-rétine, où un déséquilibre du microbiote (dysbiose) favorise l’inflammation et la progression de la maladie.
L’alimentation modifie le microbiote et joue également un rôle clé dans la DMLA. En effet, un régime méditerranéen pourrait réduire les risques, tandis qu’un régime obésogène les accroît. Des nutriments comme les omégas 3 et les antioxydants influencent aussi le microbiote et pourraient protéger contre la DMLA.
Enfin, des études montrent des différences dans la composition bactérienne des patients atteints, ainsi que des polymorphismes génétiques, notamment du facteur H du complément, qui sont liés à la DMLA et au microbiote.

Revue Francophone des Spécialistes de la Rétine
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L’introduction dans notre pratique clinique courante des nouveaux anti-VEGF (brolucizumab, et faricimab), “plus efficaces” pour assécher la rétine de nos patients, a vu augmenter le nombre de cas d’inflammation intraoculaire ; ils n’avaient pas été initialement signalés dans les essais cliniques ayant permis l’obtention de l’AMM, car non dimensionnés pour détecter ces événements rares. Il est essentiel d’adapter notre prescription et notre protocole de suivi lors de l’intro­duction de ces nouvelles molécules pour mieux détecter et traiter ces inflammations intraoculaires.

Revues Générales
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Les injections intravitréennes (IVT) d’anti-vascular endothelial growth factor (anti-VEGF) ont révolutionné la prise en charge des maladies rétiniennes depuis plusieurs décennies. On sait qu’il existe un pic transitoire de pression intraoculaire (PIO) immédiatement après l’injection qui diminue rapidement dans les 15 premières minutes suivantes pour la plupart des patients. Cependant, les données concernant la variation de la PIO et le risque d’élévation de la PIO cliniquement significative (EPCS) au long cours chez les patients traités par anti-VEGF restent limitées.
Cet article résume les données de la littérature sur les changements de PIO au cours d’un traitement par IVT anti-VEGF. En rassemblant les conclusions de toutes ces études, les anti-VEGF présentent un bon profil de sécurité en termes de PIO mais force est de conclure que les injections d’anti-VEGF peuvent causer des élévations de la PIO cliniquement significatives chez un petit pourcentage de patients au fil du temps, en particulier chez les patients glaucomateux. Il faut donc être vigilant chez les patients traités par anti-VEGF présentant un risque plus élevé de glaucome ou un glaucome préexistant avec une surveillance étroite de leur glaucome, l’adaptation de leur traitement hypotonisant habituel en cas de doute de pics de PIO et se rappeler que l’aflibercept semble être moins à risque de pics de PIO dans ces yeux traités pour une maladie rétinienne exsudative.

Revue Francophone des Spécialistes de la Rétine
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Les consensus d’experts pour la prise en charge de l’hémorragie maculaire (HM) secondaire à une dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative (DMLAe) reconnaissent un manque de preuves scientifiques et ne fournissent pas de recommandations claires pour la prise en charge des HM. L’objectif de l’étude française STAR était de comparer l’efficacité et la sûreté de la prise en charge de l’HM par vitrectomie chirurgicale par la pars plana (chirurgie ; c’est-à-dire VPP, injection de r-tPA sous-rétinienne et tamponnement par gaz SF6 dilué à 20 %) par rapport au déplacement pneumatique (DP, c’est-à-dire injection intravitréenne de r-tPA et gaz pur SF6), combinée à des injections intravitréennes (IVT) d’anti-vascular endothelial growth factor (anti-VEGF) ajoutées à chaque bras.
Dans cette étude, les HM traitées par chirurgie ne semblent pas présenter de gain visuel supérieur ni de bénéfice supplémentaire par rapport à un DP. Les deux stratégies de traitement sont efficaces et sûres pour la prise en charge de l’HM.

Revues Générales
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Pathologie rare et congénitale, la fossette colobomateuse (FC) apparaît comme une dépression grisâtre circonscrite au niveau la lame criblée de la papille optique au fond d’œil. Une maculopathie secondaire à la FC (M-FC) peut apparaître dans 25 à 75 % des cas. Une étude récente de l’International Retina Group montre que la M-FC peut survenir à tout âge, en particulier chez la personne âgée, et ainsi être confondue avec d’autres diagnostics, entraînant un retard de prise en charge. En cas de décollement séreux rétinien et/ou de schisis maculaire, un examen de la papille au fond d’œil combiné à la réalisation de coupes OCT passant au niveau de la macula et du nerf optique peut aider à mieux dépister la M-FC.
En l’absence de symptôme, un suivi régulier et une auto-surveillance sont recommandés. En cas de baisse d’acuité visuelle, une chirurgie par vitrectomie (associée ou non à divers gestes chirurgicaux) semble être la technique recommandée en première intention.