Dysproprioception et dyslexie : état de la recherche
Les enfants dyslexiques présentent un déficit proprioceptif marqué, affectant leur contrôle moteur, leur perception spatiale sensorielle et leur intégration multisensorielle, notamment entre audition et vision. Une prise en charge adaptée améliore leur stabilité corporelle, leurs capacités attentionnelles et leur niveau de lecture en trois mois. Les troubles spatiaux s’expriment par la présence d’une micro-hétérophorie verticale ayant des caractères très spécifiques, liée à un tonus anormal des muscles obliques et par une perception modifiée de l’espace péripersonnel. Des altérations visuelles induites par l’audition ou des modifications proprioceptives directes renforcent l’idée d’une interaction anormale entre proprioception et intégration multisensorielle. Un questionnaire permet d’évaluer efficacement le risque de dyslexie en détectant des signes de dysproprioception. La qualité du sommeil, essentielle aux apprentissages, est altérée chez les dyslexiques en raison d’un trouble proprioceptif nocturne affectant la fonction diaphragmatique. Ce lien entre proprioception et dyslexie suggère une redéfinition du trouble comme une pathologie du sommeil d’origine proprioceptive, également responsable de troubles attentionnels. Le traitement proprioceptif combiné à l’orthophonie est plus efficace que l’orthophonie seule.
