Un peu d’histoire

En 2018, le Dr James Allison et le Pr Tasuku Honjo ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour “leur découverte du traitement du cancer par inhibition de la régulation immunitaire négative”. James Allison a été parmi les premiers chercheurs à montrer que la molécule CTLA-4 (cytotoxic T lymphocyte-associated protein 4, ou CD152) – découverte de nombreuses années auparavant par Pierre Golstein au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy (CIML) – agissait comme un frein sur les lymphocytes T engagés dans une réponse. Tasuku Honjo a découvert PD-1 (programmed cell death-1), également exprimé sur les lymphocytes T, en 1992. PD-1 fonctionne également comme un frein sur les lymphocytes T, mais par un mécanisme différent de celui de CTLA-4.

Les approches de l’immuno-oncologie

Les inhibiteurs de checkpoints ont émergé récemment comme un outil performant dans les traitements immuno-oncologiques. Contrairement aux traitements anti­cancéreux comme la chimiothérapie ou les thérapies ciblées, qui touchent directement la croissance et la prolifération des cellules cancéreuses, les médicaments immuno-oncologiques exploitent la réponse immunitaire anticancéreuse naturelle de l’organisme, en renforçant sa capacité à attaquer et à détruire le cancer [1]. Les approches de l’immuno-­oncologie peuvent être regroupées en deux catégories principales :
– l’immunothérapie passive, qui facilite et renforce la réponse immunitaire existant dans l’organisme ; certains exemples sont les inhibiteurs de points de contrôle ;
– l’immunothérapie active, qui incite les cellules immunitaires à reconnaître, à attaquer et à détruire les cellules cancéreuses ; certains exemples sont les vaccins anticancéreux.

Jusqu’à maintenant, l’immunothérapie passive s’est révélée l’approche la plus efficace. Les points de contrôle immunitaire sont conçus pour bloquer la réponse immunitaire afin d’éviter l’auto-­immunité et le dommage aux cellules saines. Ce mécanisme est utilisé par les cellules malignes,[...]

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