La myopie se développe généralement pendant l’enfance, au cours de la scolarité, et sa progression se stabilise progressivement après l’adolescence chez la plupart des individus. Depuis ces dernières années, elle est devenue une préoccupation majeure de santé publique à l’échelle mondiale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit qu’elle touchera près de la moitié de la population mondiale d’ici à 2050, avec une augmentation notable de la myopie forte [1]. Cette progression, si elle n’est pas contrôlée, peut entrainer, en plus d’un simple inconfort visuel, des complications oculaires graves et cécitantes, telles que le décollement de rétine, la maculopathie myopique, le glaucome ou la cataracte précoce [2]. Il convient donc de comprendre les mécanismes de la progression myopique et ses facteurs de risques afin de pouvoir la prendre en charge de façon efficace.

Compréhension des mécanismes de progression de la myopie

L’augmentation de la prévalence de la myopie s’est produite si rapidement qu’elle ne peut s’expliquer par une sélection positive des allèles à risque prédisposant à la myopie. Il s’agit d’un phénomène multifactoriel principalement lié aux expositions environnementales.

Rôle de l’accommodation et du défocus périphérique (Fig. 1A et 1B)

Initialement, l’accent a été mis sur le rôle de l’accommodation dans la progression myopique. En effet, les personnes myopes présentent un retard d’accommodation plus important que les emmétropes. Ce retard d’accommodation entraîne un défocus hypermétropique central qui peut stimuler la croissance de l’œil myope. Ainsi une accommodation excessive et prolongée pourrait être un catalyseur de l’allongement axial [3, 4].

Cependant, des recherches plus récentes ont mis en évidence la théorie dominante sur l’importance du défocus rétinien périphérique dans l’élongation axiale. Chez les personnes myopes corrigées par lunettes ou lentilles monofocales, l’image se forme sur la rétine au niveau de la fovéa. Mais au niveau de la rétine périphérique, il existe[...]

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