La myopie forte est définie par un équivalent sphérique de –6 D ou plus en valeur absolue, ou une longueur axiale de plus de 26 mm. La prévalence de la myopie forte dans la population européenne, varie de 3 à 5 % environ [1, 2] alors qu’elle est mesurée à 5,5 % dans l’étude NHANES (chez les 20-39 ans) [3]. En Asie, le problème a pris une importance d’intérêt public puisque dans la population adolescents/jeunes adultes, la prévalence de la myopie forte varie, selon les pays, de 14 % (Singapour) [4] à 21 % (Taïwan) [5].
Outre le problème réfractif qu’elle induit, l’évolution de la myopie forte, par l’augmentation de la longueur axiale du globe qu’elle entraine, et notamment l’apparition d’un staphylome au pôle postérieur, est souvent émaillée de complications rétiniennes qui s’intègrent fréquemment dans la séquence temporelle suivante : rupture de la membrane de Bruch, néovaisseaux myopiques et maculopathie myopique. Lors du premier examen d’un myope fort pour baisse d’acuité visuelle, il est parfois difficile de faire la distinction entre rupture de la membrane de Bruch, compliquée d’hémorragie intrarétinienne et néovaisseaux myopiques, alors même que le diagnostic implique une prise en charge différente, selon qu’il s’agit de l’un ou de l’autre. Dans ce contexte, il est important de faire la part, à l’aide des examens complémentaires (OCT, angiographie), de ce qui relève de possibles néovaisseaux myopiques ou d’une hémorragie par rupture de la membrane de Bruch.
Rupture de la membrane de Bruch
Cette complication est souvent inaugurale et signe l’entrée dans la myopie dégénérative. Elle peut survenir très tôt dans l’histoire de la myopie forte, parfois vers la trentaine, et souvent de façon spontanée.
Les ruptures de la membrane de Bruch anciennes sont souvent visibles au fond d’œil [6] et en mode infrarouge, parfois en autofluorescence. Au fond d’œil, elles apparaissent comme une ligne plus claire, de localisation maculaire, au sein de la choroïdose myopique. C’est surtout au temps tardif de l’angiographie au vert d’indocyanine qu’on les observe le mieux. Elles peuvent apparaitre comme une ligne unique hypocyanescente, à localisation maculaire, souvent radiaire en direction de la papille, ou être parfois nombreuses, signe de multiples ruptures, dessinant un réseau bien identifiable. Leur découverte est souvent fortuite, tandis que le patient peut ne pas rapporter d’épisodes[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire
