Œil sec de l’enfant : conduite à tenir

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La physiopathologie de l’œil sec de l’enfant correspond à celle de l’adulte ; il s’agit soit d’un déficit lacrymal, soit d’une évaporation lacrymale excessive avec, éventuellement dans les deux cas, une possibilité de participation inflammatoire.

Le déficit lacrymal peut porter sur la couche mucinique ou phase interne du film (par exemple déficit en vitamine A, pemphigoïde…), soit sur un déficit sur la couche lipidique correspondant au sécrétion des glandes de Meibomius qui constitue la phase externe du film (par exemple blépharite), soit enfin sur un déficit de la couche aqueuse ou phase intermédiaire (qui correspond à une déficience de la glande lacrymale).

Sur le plan clinique, la gêne oculaire est le signe clinique principal mal défini par l’enfant. Elle peut se -traduire par ailleurs par des brûlures, des irritations oculaires, une hyperhémie, éventuellement un prurit ou un clignement oculaire, et ces symptômes sont systématiquement soulagés par les collyres prescrits de quelque nature que ce soit.

Cependant, les signes cliniques reprennent à l’arrêt du collyre. Dans certains cas, ce sont les parents qui observent l’absence de larmes lorsque l’enfant pleure.

L’examen clinique de l’œil sec est classique avec une appréciation des paupières pour éliminer les blépharites et allergies. L’examen à la lampe à fente prend soin d’examiner la cornée et le film lacrymal, en recherchant une kératite ponctuée superficielle ; chez l’enfant, le plus simple des tests est le tear break-up time. Le test de Schirmer est, lui, plus difficile à réaliser chez les petits enfants, et doit retrouver au moins 15 millimètres en 5 minutes d’examen.

Devant des anomalies majeures de la lacrymation, des explorations radiologiques peuvent être pratiquées pour mettre en évidence les glandes lacrymales ; une échographie orbitaire éventuellement complétée par une imagerie en résonance magnétique orbitaire peuvent compléter l’examen de l’enfant.

Les étiologies sont nombreuses, et peuvent être regroupées selon les -anomalies du film lacrymal ou selon la pathologie. Si un déficit mucinique est mis en évidence, il faudra systématiquement rechercher un déficit en -vitamine A ou une maladie bulleuse type pemphigoïde ou maladie de Stevens-Johnson. Si un déficit lipidique est mis en évidence, il faudra systé-matiquement rechercher une blépharite. S’il s’agit d’un déficit en phase aqueuse, il faudra chercher un déficit de la glande lacrymale (déficit fonctionnel ou aplasie).

Concernant les syndromes associés à l’œil sec, l’alacrymie congénitale est très rare et peut correspondre soit à une absence de la glande lacrymale, soit une absence de fonctionnalité, soit être -isolée, soit syndromique.

Certaines causes iatrogènes et acquises peuvent aussi entraîner un œil sec comme les traitements par antidépresseurs,[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie de l’Hôpital Universitaire Necker Enfants-Malades, Université Paris V René Descartes, INSERM UMRS 1138 Team 17, Université Sorbonne Paris Cité, PARIS.