Sécheresse oculaire et qualité de vision

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“La sécheresse oculaire est une maladie multifactorielle des larmes et de la surface oculaire qui entraîne des symptômes d’inconfort, une perturbation visuelle, et une instabilité du film lacrymal avec des lésions potentielles de la surface oculaire. Elle est accompagnée d’une augmentation de l’osmolarité du film lacrymal et d’une inflammation de la surface oculaire”, ainsi le Dry Eye Workshop de 2007 [1] a défini le syndrome sec oculaire. La notion “perturbation visuelle” y apparaît comme l’un des symptômes cardinaux de cette affection.

En effet, la littérature, depuis presque vingt ans, rapporte des éléments confortant ce fait. Ainsi Rolando et al. [2] rapportent une étude évaluant la sensibilité aux contrastes chez trois groupes de patients, l’un (n = 12 patients) présentant essentiellement une sécheresse oculaire, l’autre (n = 18 patients) associant sécheresse et atteinte épithéliale cornéenne et conjonctivale et le groupe témoin (n = 15 patients sains). Une mesure de la sensibilité aux contrastes a été réalisée, avec les meilleures corrections portées, une première fois puis quinze minutes après instillation d’un substitut lacrymal. Il se dégage de cette étude une diminution de la sensibilité aux contrastes allant de 35 à 70 % chez les patients souffrant de syndrome sec avec altération épithéliale par rapport au groupe contrôle. Une baisse était également constatée dans le groupe ne présentant qu’une sécheresse. Dans les deux groupes, l’instillation de substituts lacrymaux améliorées les performances de tous les groupes. Une étude similaire de Puel et al., réalisée en 2006 [3] obtenait des résultats voisins. Le principal biais opposable à ces études est que les résultats sont soumis à la participation des patients (grande subjectivité). De plus, le film lacrymal est une structure dynamique évoluant dans le temps et entraînant donc des variations dans les performances des patients soumis et inclus dans les études. Mais comment peut-on étudier cette dynamique lacrymale et la fluctuation visuelle qui en découle. Le break-up time très accessible ne peut pas fournir d’informations sur la sévérité de l’atteinte et sur la dégradation de la qualité de vision. Les vidéotopographes permettent l’approche de l’architecture du film lacrymal ainsi que l’extrapolation mathématique de ses propriétés optiques mais pas du ressentit des patients. L’interférométrie donne des indices sur la quantité et la qualité du film lacrymal, mais ne permettent pas d’analyse optique directe ni d’appréciation de la fonction visuelle du patient de façon objective. Il a donc fallu attendre l’avènement des aberromètres pour mieux appréhender de façon objective la dynamique des fluctuations visions en corrélation avec celles du film lacrymal.[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet Ophtalmologie Foch, BORDEAUX.