Prise en charge d’un syndrome d’Irvine-Gass en 2022

0

Définitions et diagnostic

Le syndrome d’Irvine-Gass, également appelé œdème maculaire cystoïde (OMC) du pseudophaque, se développe après une chirurgie de cataracte. Les excellents résultats de la chirurgie moderne placent le niveau d’attente des patients très haut, un OMC persistant après une chirurgie sans incident peut donc affecter de manière significative les résultats escomptés ainsi que la satisfaction des patients. Ce syndrome reste en 2022 une des causes les plus fréquentes de diminution de l’acuité visuelle après chirurgie intraoculaire sans incident (avec un pic d’incidence entre 4 et 6 semaines postopératoires), ce qui en fait un challenge thérapeutique au quotidien.

L’origine physiopathologique de ce syndrome demeure mal connue, mais est probablement multifactorielle. Une part prédominante semble être inflammatoire, avec relargage important de médiateurs de l’inflammation entraînant une altération de la barrière hématorétinienne, ainsi qu’une augmentation de la perméabilité vasculaire [1]. Une autre part serait mécanique, par des tractions vitréennes au niveau de l’aire maculaire pendant la chirurgie. Cependant, celles-ci ont nettement diminué au fil des années par l’amélioration des techniques chirurgicales, expliquant ainsi la diminution de l’incidence de l’OMC post-chirurgical [2]. Certaines complications peropératoires (rupture capsulaire, désinsertion zonulaire, utilisation de rétracteurs iriens) ou certains terrains (membrane épirétinienne, occlusion veineuse, uvéite, diabète) le favorisent, pour autant, il peut tout à fait survenir en l’absence de facteurs favorisants [3, 4].

Les chiffres concernant l’incidence de cette complication restent extrêmement variables d’une étude à une autre et selon la définition, clinique ou basée sur l’imagerie (angiographie ou OCT [tomographie par cohérence optique]) [5]. L’OMC cliniquement significatif, avec baisse d’acuité visuelle prédominante en vision de près et métamorphopsies, ne se manifeste que chez 1 à 2 % des patients, alors que l’OMC infraclinique, c’est-à-dire sans retentissement visuel, se retrouve chez près de 30 % des patients au cours de l’angiographie et chez 11 à 41 %[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos des auteurs

Hôpitaux de BORDEAUX

Centre Ophtalmologique des Pyrénées, PAU