Le cadre théorique et les résultats expérimentaux présentés dans l’article sont adaptés des travaux de thèse [1, 2] réalisés au sein du centre Lille Neurosciences & Cognition (2018-2021).

Contexte théorique

Différentes études ont précédemment montré qu’en vision centrale, supposément épargnée dans le glaucome, les patients présentent des déficits visuels bas niveau, tels qu’une chute significative de sensibilité au contraste [3] ou un déficit d’adaptation aux changements de luminance [4]. L’atteinte des cellules ganglionnaires affecte également des comportements visuo-cognitifs de plus haut niveau [5, 6] notamment impliqués dans le traitement et dans l’exploration de scènes visuelles complexes telles que les environnements numériques actuels [2].

La neuro-dégénérescence progressive du nerf optique, dans le cadre du glaucome primitif à angle ouvert (GPAO), entraîne des modifications des comportements oculomoteurs en vision centrale [7]. Les différentes études en eye-tracking chez les patients glaucomateux ont permis des avancées, en recherche comme en clinique. Elles permettent notamment de développer de nouveaux outils de diagnostic de la pathologie et de mieux comprendre les stratégies compensatoires mises en place par les patients dans la vie de tous les jours. Lamirel et al. [8] ont par exemple démontré une latence plus importante pour réaliser des saccades lors de la poursuite[...]

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