Lorsqu’on étudie l’œil, on ne peut s’empêcher d’être fasciné par sa beauté, sa complexité et sa physiologie. L’épithélium pigmentaire rétinien est l’une des cellules les plus passionnantes de l’organisme. Le Club Francophone des Spécialistes de la Rétine (CFSR) a consacré trois heures à l’épithélium pigmentaire lors de sa dernière réunion au cours du congrès de la société française d’ophtalmologie au mois de mai 2023. Les chercheurs et les cliniciens ont eu l’occasion de présenter les avancées en matière d’imagerie, de physiologie, de pathologie et de traitement.

L’épithélium pigmentaire rétinien joue un rôle central dans la vision pour des raisons physiques (en absorbant la lumière), physiologiques (notamment le cycle visuel), métaboliques (apport des nutriments et évacuation des déchets), immunologiques (privilège immun de l’œil) et pour la production de facteurs de croissance (PEDF et VEGF) (fig. 1).

Au cours des dernières années, les progrès de l’imagerie, de l’intelligence artificielle et de l’électrophysiologie ont permis une meilleure compréhension de la physiologie et des pathologies de l’EP.

Imagerie

Une nouvelle technique d’imagerie de la rétine est le Transscleral Optical Phase Imaging (TOPI). Cette méthode est basée sur une illumination transsclérale de la rétine et permet de visualiser les cellules de l’EP de manière précise [1]. La lumière transmise à travers la sclère permet une illumination oblique de la rétine postérieure, qui est ensuite imagée à l’aide d’un système de caméra plein champ trans-pupillaire à optique adaptative (fig. 2A et 2B). La diminution de la densité cellulaire et le changement de la morphologie cellulaire pourraient potentiellement être détectables au stade précoce de la DMLA et de certaines dystrophies rétiniennes. La technologie TOPI pourrait également être utilisée pour détecter les effets iatrogéniques de certains médicaments[...]

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