Circulation choroïdienne : une voie de signalisation liée à la lumière bleue

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Eltanahy AM, Aupetit A, Buhr ED et al. Light-sensitive Ca2+ signaling in the mammalian choroid. Proc Natl Acad Sci USA, 2024;121:e2418429121.

La choroïde répond aux besoins métaboliques des photorécepteurs. Elle reçoit environ 85 % du flux sanguin oculaire [1], et son débit circulatoire est parmi les plus élevés de l’organisme, près de 10 fois supérieur à ceux de la circulation cérébrale ou rétinienne [2]. Ces conditions de débit élevé entraînent des temps de transit rapides des hématies, limitant les taux d’extraction d’oxygène à seulement 2 à 4 %, contre 35 à 38 % dans la circulation rétinienne [3]. Ce débit élevé détermine une situation unique dans laquelle une réduction du flux sanguin choroïdien est nécessaire pour augmenter les niveaux d’oxygène tissulaire [4].

Outre son rôle d’apports vasculaires, la circulation choroïdienne influence l’épaisseur de la choroïde, participe à la régulation de la pression intraoculaire et intervient dans l’équilibre global des fluides oculaires. Ces fonctions ont aussi un impact sur la croissance et la forme du globe oculaire. La circulation choroïdienne est par exemple susceptible d’intervenir dans l’évolution d’une myopie. Le contexte actuel avec l’augmentation importante de la prévalence de la myopie incite à explorer les mécanismes qui régulent la circulation choroïdienne.

D’une manière générale, une augmentation de pression intravasculaire détermine une vasoconstriction par un processus intrinsèque des muscles lisses appelé “réponse myogénique”. Il s’agit d’un mécanisme d’autorégulation réflexe qui permet aux vaisseaux sanguins de maintenir la régularité d’un débit sanguin malgré les variations de la pression intravasculaire. Il avait d’abord été proposé que la vascularisation de la choroïde était dépourvue de ce mécanisme d’autorégulation intrinsèque, ce qui pouvait éviter les limitations du débit sanguin, même en cas de pression intraluminale élevée. Au contraire, des études récentes ont montré que des changements de la pression intra­oculaire ou de la pression artérielle moyenne pouvaient modifier le débit sanguin choroïdien [5]. Plusieurs études ont aussi mentionné un mécanisme sensible à la lumière qui influencerait le flux sanguin choroïdien [6], mais ces études étaient centrées sur les photorécepteurs, imaginant un lien entre la vision et la fonction vasculaire.

Dans un autre domaine, certains auteurs ont montré que les réseaux capillaires du tissu cérébral constituent une “toile sensorielle” capable de détecter et de communiquer l’état métabolique du tissu, et de réagir en dirigeant le flux sanguin vers les régions du cerveau qui en ont besoin pour leur métabolisme [7]. Les auteurs de cet article, publié en novembre dernier par une équipe de Reno dans le Nevada, montrent[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.