Dans cette édition de “l’année ophtalmologique en surface oculaire” nous avons retenu trois domaines dans lesquels les innovations nous ont semblé les plus marquantes :
– les applications de l’IA dans le domaine des kératites infectieuses, du dépistage des ptérygions en zone reculée, et pour le diagnostic de la sécheresse oculaire ;
– les avancées dans la définition, la compréhension et la prise en charge du stress oculaire digital (ou syndrome de vision informatique) ;
– les développements prometteurs des cellules souches mésenchymateuses pluripotentes dans le traitement des insuffisances limbiques.

Intelligence artificielle et surface oculaire : où en est-on en 2025 ?

L’intelligence artificielle est devenue omniprésente et incontournable dans tous les domaines : celui des pathologies de la surface oculaire n’y déroge pas.

Kératites infectieuses

Les kératites infectieuses (KI) représentent une cause majeure de cécité. Un diagnostic étiologique précoce est crucial pour initier un traitement adapté et améliorer le pronostic visuel. Mais l’affaire reste complexe en raison de plusieurs défis : infections polymicrobiennes, difficultés techniques et faible taux de positivité des examens micro­biologiques, et enfin, chevauchement des tableaux cliniques avec ceux des kératites non infectieuses. Dans ce contexte, l’IA se positionne comme un outil prometteur pour automatiser et améliorer le diagnostic des KI.

Les modèles d’IA, notamment les réseaux de neurones convolutifs (RNC), peuvent exploiter des photographies de segment antérieur ou des clichés de microscopie confocale in vivo (IVCM). Dans une étude pionnière publiée en 2003, ces modèles obtenaient une performance supérieure à celle des cliniciens dans la classification étiologique des abcès de cornée bactériens et fongiques sur la base de photographies prises en LAF,[...]

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