Cataracte et pollution de l’air !
Gayraud L, Mortamais M, Schweitzer C et al. Ambient air pollution exposure and incidence of cataract surgery: The prospective 3City-Alienor study. Acta Ophthalmol, 2025;103:e192-e199.
La prévalence de la cataracte est progressivement majorée avec l’âge, passant de 4 % à 60 ans à 93 % après 80 ans [1]. Le nombre de cas tend à augmenter avec le vieillissement de la population, ce qui implique une charge importante pour les systèmes de santé des pays industrialisés. La chirurgie de la cataracte implique en effet un accès à des équipements spécialisés et à des chirurgiens qualifiés. Aux États-Unis, le coût de la chirurgie de la cataracte a été estimé à 3,4 milliards de dollars par an [2].
Les mécanismes qui sont impliqués dans le développement de la cataracte restent encore discutés mais l’implication du stress oxydant a été montrée par plusieurs auteurs. De la même façon, l’exposition chronique à la pollution atmosphérique pourrait exacerber la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) et participer au stress oxydant. Seules quelques études ont tenté d’établir une relation entre pollution atmosphérique et risque de cataracte. L’homogénéité très relative des résultats de ces études peut s’expliquer par des difficultés méthodologiques et l’âge tardif de survenue de la cataracte.
L’équipe de Bordeaux publie ce mois-ci les résultats d’une étude de cohorte concernant les participants de l’étude Three-City (3C) résidant à Bordeaux. Pour mémoire, l’étude 3C est une étude de cohorte prospective en cours sur les facteurs de risque vasculaires de la démence, incluant 9 294 participants de trois villes (Bordeaux, Dijon et Montpellier) (groupe d’étude 3C, 2003).
Parmi les 2 104 individus de la cohorte 3C Bordeaux, 963 ont été inclus dans la cohorte Alienor (Antioxydants, Lipides Essentiels, Nutrition et maladies OculaiRes), qui visait à évaluer l’association des maladies oculaires liées à l’âge avec des facteurs nutritionnels, environnementaux et génétiques [3]. Ces participants étaient âgés de 65 ans ou plus, recrutés en 1999-2000 et suivis tous les 2-3 ans jusqu’en 2017.
L’exposition moyenne à la pollution atmosphérique (particules fines ≤ 2,5 μm (PM 2,5), carbone noir (CN), dioxyde d’azote (NO2)) au cours des 10 années précédant la ligne de base, a été estimée[...]
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