Éditorial

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Certes, l’ophtalmologie est une spécialité “visuelle”, mais les images n’ont jamais autant été au cœur de notre pratique. L’arrivée de l’OCT, il y a deux décennies, a révolutionné la prise en charge des pathologies rétiniennes mais cette épopée passionnante ne s’est pas faite en un jour, et l’interprétation des premières images a été parfois difficile. Pas à pas, la compréhension des différents signaux de réflectivité de la rétine et l’amélioration de la résolution des appareils, de plus en plus proche des coupes histologiques, ont fait de l’OCT un outil de diagnostic et de suivi incontournable en rétine médicale et chirurgicale. L’examen clinique du fond d’œil, que l’on n’omettra pas pour autant, va aujourd’hui de pair avec l’imagerie multimodale qui nous assure une finesse d’analyse et une certitude diagnostique dans la plupart des cas.

L’apparition de l’OCT-angiographie est un pas supplémentaire dans la visualisation de l’anatomie rétinienne. En permettant d’imager la maille capillaire maculaire sans injection de colorant, l’OCT-A offre de nouvelles perspectives dans le diagnostic et dans la compréhension des pathologies vasculaires et néovasculaires. Comme en témoignent les très nombreuses publications, communications et même congrès dédiés à cette technique, l’OCTA déchaîne les passions. À tort ou à raison ? Si l’angiographie à la fluorescéine reste aujourd’hui indispensable dans de nombreuses indications, il est fort à parier que l’OCT-A aura une place grandissante dans notre arsenal diagnostique dans un avenir proche. Tout comme l’OCT B-scan à ses débuts, cette nouvelle technologie d’OCT en face nous amène à relever un véritable défi d’interprétation d’images et nous offre de redécouvrir les réseaux capillaires rétiniens sous un nouvel angle, tout en apprenant à se méfier des artéfacts.

Si l’on devine immédiatement l’intérêt de cette technologie non invasive pour la détection et le suivi des néovaisseaux choroïdiens dans la DMLA, elle présente cependant une sémiologie nouvelle, à appréhender et à définir, comme nous le décrit bien dans ce dossier le Dr Maté Streho. La capacité de l’OCT-angiographie à imager les membranes néovasculaires de façon précise, sans gêne liée aux phénomènes de diffusion, nous offre également un argument supplémentaire et parfois nettement discriminant quand à la présence d’un néovaisseau dans les cas douteux tel qu’en présence d’un dépôt de matériel ou d’un décollement de l’épithélium pigmentaire, comme nous le démontrent magnifiquement les Drs Thomas Desmettre et Belkacem Haouchine. Parfois, l’absence de signes exsudatifs francs rend aussi délicat le diagnostic de néovaisseau en cas de myopie forte. Ainsi, le Pr David Gaucher fait le point sur l’apport de[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.