Érosions cornéennes récidivantes : quelle stratégie thérapeutique ?

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Les érosions cornéennes ou kératalgies récidivantes correspondent à des épisodes successifs associant douleur, larmoiement et sensation de corps étranger. Les manifestations surviennent généralement le matin au lever et sont liées à la déchirure de l’épithélium cornéen par l’ouverture palpébrale. Fréquemment, un ulcère traumatique a précédé l’apparition de la symptomatologie de quelques semaines ou mois. Un défaut de fixation de l’épithélium cicatriciel sur la membrane de Bowman sous-jacente est à l’origine de cette pathologie.

Étiologies

1. Dystrophie épithéliale de Cogan

Cette dystrophie est la plus fréquente des dystrophies de cornée, avec une prévalence dans la population générale variant de 2 à 42 % selon les auteurs. Elle est le plus souvent non héréditaire, plus rarement de transmission autosomique dominante [1]. Elle est également connue sous le nom de Map-Dot-Fingerprint Dystrophy chez les Anglo-Saxons.

Elle se caractérise par des érosions récidivantes, spontanées ou secondaires à un traumatisme minime, débutant à l’adolescence [2]. La survenue de douleurs nocturnes est également typique et elles n’apparaissent pas uniquement le matin au réveil. Les paupières ont en effet tendance à adhérer à l’épithélium cornéen pendant le sommeil puis à le déplacer au moment de leur ouverture, qui survient soit au réveil, soit la nuit durant les phases de sommeil paradoxal.

Histologiquement, ces lésions sont la conséquence d’un défaut de la membrane basale qui est épaissie, multilamellaire et orientée en travées au sein de l’épithélium. Les hémidesmosomes, qui permettent l’adhérence des cellules épithéliales à la membrane basale, sont non fonctionnels, ce qui explique les érosions récidivantes par décollement de l’épithélium [3].

La physiopathologie de la dystrophie de Cogan est discutée. L’origine génétique est remise en cause par le caractère le plus souvent sporadique et la non-récidive à long terme après photo­kératectomie réfractive. Par ailleurs, son association avec les érosions récidivantes non traumatiques ainsi que la rosacée oculaire font discuter une[...]

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À propos des auteurs

Clinique Monticelli-Vélodrome, MARSEILLE.

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