Le point sur les rétines artificielles en 2014

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Parmi les méthodes décrites pour essayer de faire “re-voir” les aveugles, seuls les systèmes de rétine artificielle ont passé le stade de l’anecdote pour atteindre celui des essais cliniques. Les faux espoirs suscités par la stimulation corticale directe de la fin des années 1970 ou les résultats restés sans suite de la stimulation du nerf optique ont été abandonnés.

Au début des années 1990, il a été démontré que, contrairement à ce que l’on pensait, la dégénérescence des photo-récepteurs laissait, même des années après l’apparition de la cécité, le système de transmission rétinien intact et fonctionnel. Jusque-là, la conviction générale était que, dans les maladies comme la rétinopathie pigmentaire (RP), la disparition des bâtonnets puis des cônes entraînait une dégénérescence des cellules de transmission intrarétinienne.

En 1992, des études post-mortem sur les yeux de patients aveugles par rétinopathie pigmentaire retrouvaient la persistance dans la rétine de neurones d’association (cellules horizontales, bipolaires, ganglionnaires et amacrines), même en regard de zones où les photorécepteurs avaient disparu depuis de nombreuses années.

Quelques années plus tard, J. de Juan montrait que la stimulation électrique épirétinienne de patients en cécité totale par RP pouvait provoquer la perception de phosphènes, confirmant donc l’histologie : malgré une cécité par disparition des photorécepteurs, un sujet atteint garde les étages de transmission rétinienne fonctionnelle. Cette démonstration est à l’origine des systèmes actuels de stimulateurs rétiniens, terme plus approprié que le mot de rétine artificielle.

Le préalable indispensable est donc que les connexions neuronales et les voies visuelles aient été utilisées de façon optimale avant que la cécité ne s’installe. En effet, en cas de cécité congénitale, il n’y a aucune chance de produire des stimulations utilisables par le patient. Seules les maladies dégénératives progressives laissant un système de transmission de la rétine interne et une mémoire des formes intacts peuvent bénéficier de cette approche.

Deux voies se sont dès lors développées pour obtenir le même résultat : les stimulateurs sous-rétiniens et les systèmes épirétiniens.

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À propos de l’auteur

Hôpital Fondation A. de Rothschild, PARIS.