Apport de la génétique dans la survie des mélanomes de la choroïde

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Les mélanomes de l’uvée, bien que rares (7/1 million), représentent la première tumeur maligne primitive intraoculaire. Malgré l’amélioration de la prise en charge, qui repose sur la curiethérapie ou la protonthérapie pour les tumeurs de petite taille et de taille moyenne, et sur l’énucléation pour les tumeurs volumineuses, le pronostic à long terme reste sombre avec une mortalité à 15 ans de près de 50 % [1, 2], le plus souvent liée à des métastases hépatiques [3]. Ces métastases sont rarement mises en évidence au moment du diagnostic. Le pic de mortalité survient 3 ans après le diagnostic, mais l’évolution clinique est difficile à prédire : le décès peut ainsi survenir 5, 10 ou 15 ans après le diagnostic et le traitement initial, et des métastases tardives ont été décrites 36 ans après énucléation [4].

Classiquement, les facteurs de mauvais pronostic sont l’âge du patient, la taille de la tumeur, la présence d’une extravasation extra-sclérale et le type histologique, la forme épithélioïde ayant le moins bon pronostic. Les premiers facteurs sont peu précis et le dernier nécessite une énucléation.

L’analyse d’anomalies cytogénétiques [5-7] a permis d’affiner le pronostic de ces tumeurs. De plus, l’analyse des profils de mutations génétiques permet de mieux comprendre les processus oncologiques qui conduisent au développement des mélanomes et à la survenue des métastases et qui permettront des thérapies ciblées, ce qui est le cas pour les mélanomes cutanés.

Modifications cytogénétiques

La perte du chromosome 3 a été l’une des premières anomalies cytogénétiques mise en évidence. Les premières études ont été faites sur pièces d’énucléation [5, 8, 9] puis par aspiration fine à l’aiguille [6, 7] grâce aux techniques de FISH.

La monosomie 3 est retrouvée dans 50 à 60 % des mélanomes uvéaux, elle semble être un événement déterminant et précoce dans la progression tumorale. La perte du chromosome 3 est un facteur prédictif plus puissant que l’histologie, il est corrélé à la taille de la tumeur et fait passer le taux de survie à 5 ans de 100 % à 30 % [5]. Mais si la monosomie 3 est un facteur péjoratif lié à une plus forte mortalité, elle est peu précise sur la durée de survie [10].

Il existe cependant une hétérogénéité pour la monosomie 3 au sein de la tumeur, les altérations cytogénétiques n’étant pas présentes[...]

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À propos de l’auteur

Centre Ophtalmologique Saint-Sulpice, PARIS.