Mesurer l’atrophie géographique : OCT-A ou autofluorescence ?

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Takasago Y, Shiragami C, Kobayashi M et al. Macular atrophy findings by optical coherence tomography angiography compared with fundus autofluorescence in treated exudative age-related macular degeneration. Retina, 2019;39:296-302.

Au cours de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), les baisses d’acuité visuelle sont schématiquement associées d’une part au processus néovasculaire sous-rétinien et d’autre part au processus d’atrophie de l’épithélium pigmentaire et de la neurorétine sus-jacente. Depuis l’utilisation des anti-VEGF et le suivi des patients “néovasculaires” sur le long terme, il est apparu qu’une prise en charge adéquate des néovaisseaux choroïdiens ne protégeait pas du développement du processus d’atrophie.

En 2012, les résultats à 2 ans de l’étude CATT avaient montré que l’incidence de l’atrophie géographique chez les patients traités par anti-VEGF était de 18 % [1]. Plusieurs facteurs de risque de développement d’une atrophie géographique ont été décrits chez les patients traités par anti-VEGF tels que l’âge, une hypercholestérolémie, une acuité visuelle initialement basse, une taille de néovascularisation importante, la présence d’une RAP (néovaisseaux de type III), la présence d’une atrophie géographique au niveau de l’œil adelphe, la présence de fluides intrarétiniens. Au contraire, une épaisseur sous-rétinienne importante et la persistance de liquides sous-rétiniens étaient inversement associées au développement d’une atrophie [2].

De nombreuses questions persistent quant à la pathogénie du développement des plages d’atrophie chez ces patients traités, comme vis-à-vis de la relation de ces plages d’atrophie avec l’atrophie géographique. Ces questions rejoignent bien sûr nos préoccupations quotidiennes quant à l’adaptation du rythme des traitements anti-VEGF. L’utilisation d’une méthode fiable de mesure des plages d’atrophie maculaire est probablement le premier élément nécessaire pour évaluer l’incidence et la progression de ces plages d’atrophie.

Actuellement, l’évaluation traditionnelle de l’atrophie avec un cliché en autofluorescence réalisé en même temps que les photographies couleurs du fond d’œil est mise en concurrence avec une technique plus récente consistant à mesurer la surface de non-perfusion de la choriocapillaire en OCT-angiographie (fig. 1). L’autofluorescence évalue l’altération de l’épithélium pigmentaire qui implique une altération de la neurorétine sus-jacente. Au contraire, la mesure de la surface de non­perfusion choriocapillaire peut correspondre à un paramètre en amont ayant une conséquence sur la vascularisation de l’épithélium pigmentaire, puis sur la neurorétine.

Cette étude prospective observationnelle réalisée au Japon comportait 44 yeux (42 patients[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.