Vitamine D, oméga-3 et DMLA : résultats de l’étude VITAL

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Christen WG, Cook NR, Manson JE et al. VITAL Research Group. Effect of vitamin D and ω-3 fatty acid supplementation on risk of age-related macular degeneration: an ancillary study of the VITAL randomized clinical trial. JAMA Ophthalmol, 2020 (ePublication).

Depuis quelques années, les rôles multiples de la vitamine D sont progressivement mieux compris et les carences repérées dans la population générale ont pu être associées à plusieurs pathologies chroniques, en particulier la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). La structure moléculaire de la vitamine D est très proche de celle d’une hormone stéroïde, ce qui permet de comprendre l’étendue du champ des propriétés de son métabolite actif. La 1α, 25-dihydoxy-vitamine D module en effet la prolifération et la différenciation cellulaire mais également les phénomènes d’apoptose. Les données des études expérimentales et des études d’observation suggèrent qu’un déficit même relatif en vitamine D pourrait être un facteur de risque de développer une DMLA [1]. En revanche, on ne disposait pas jusqu’ici de résultat d’étude d’intervention concernant la vitamine D.

La situation est un peu différente pour les acides gras de la famille des oméga-3. Les résultats de l’étude AREDS2 en 2013 n’avaient pas montré d’intérêt à inclure les oméga-3 dans la formulation [2], mais l’étude de l’équipe de Souied publiée en 2015 avait au contraire montré leur intérêt pour la prévention des néovaisseaux choroïdiens chez les patients ayant une maculopathie liée à l’âge (MLA) [3].

Actuellement, les conseils de supplémentation sont basés sur ces notions, auxquelles on peut ajouter celle d’une insuffisance des apports dans la population générale, en particulier pour la vitamine D, et enfin l’absence d’effet secondaire. Un article paru il a quelques semaines dans JAMA Ophthalmology sur l’étude VITAL permet de discuter ces recommandations et de prendre du recul vis-à-vis d’une étude aux résultats négatifs dont la méthodologie est discutable.

Il s’agit d’une étude interventionnelle randomisée réalisée chez plus de 25 000 participants avec un suivi médian de 5 ans étudiant l’intérêt d’un cocktail de vitamine D3 (2 000 UI/j + oméga-3 [EPA et DHA] 1g/j). L’étude VITAL recherchait d’abord un effet sur les maladies cardiovasculaires et les cancers. Concernant la DMLA, les 25 871 participants étaient répartis par tirage au sort en 4 groupes (placebo, vitamine D seule, oméga-3 seuls, vitamine D + oméga-3). Les auteurs n’ont pas mis en évidence d’effet protecteur ni sur le développement, ni sur la progression de la maladie.

Toutes les études sont critiquables mais, à la lecture de l’article, on note qu’ici le diagnostic de DMLA était fait à distance, basé[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.