La grossesse chez une patiente myope forte est associée à un certain nombre d’idées reçues que nous passerons en revue au cours de cet article. Trois problèmes principaux seront discutés : le risque de décollement de rétine associé à la grossesse et à l’accouchement, la progression ou non de la myopie en cours de grossesse, et l’utilisation des anti-VEGF au cours de la grossesse.
Le risque de décollement de rétine associé à la grossesse et à l’accouchement
Nous sommes régulièrement confrontés à des demandes de nos collègues obstétriciens concernant le risque de grossesse et d’accouchement par voie basse chez des patientes myopes fortes. Nous sommes donc amenés à dispenser des conseils sur les précautions à prendre en fonction du degré de myopie, de la présence de déhiscences périphériques symptomatiques ou asymptomatiques, ou d’un antécédent de décollement de rétine.
En effet, il était considéré par le passé que les efforts d’accouchement augmentaient la pression intraoculaire (PIO), à l’origine de modifications mécaniques au niveau de l’interface vitréomaculaire pouvant occasionner des décollements de rétine. Afin de réduire ce risque, un accouchement par césarienne ou une voie basse instrumentale était donc systématiquement proposé.
En 1985, Neri et al. [1] ont étudié 50 femmes dont le degré de myopie variait entre -4.5 et -15 dioptries, et ont montré que malgré la présence de palissades, déchirures lasérisées ou autres déhiscences asymptomatiques, aucune modification des lésions n’avait été observée 2 et 14 jours après un accouchement par voie basse. L’élévation de la PIO semble donc s’appliquer de façon égale dans toutes les directions, et ne pas provoquer de rétraction du vitré. L’accouchement par voie basse est donc autorisé.
En 1995, Landau et al. [2] confirment l’absence de contre-indication à un accouchement par voie basse chez les patientes myopes fortes quelque soit le degré de myopie, et en cas d’antécédent de décollement de rétine. Ils recommandent également une absence de traitement prophylactique des déhiscences périphériques asymptomatiques.
Une étude iranienne [3] conduite auprès[...]
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