Anti-VEGF et atrophie géographique
Outre le risque faible de survenue d’une endophtalmie, les traitements par anti-VEGF des néovaisseaux de la DMLA pourraient comporter un risque de majoration d’une atrophie géographique (AG) [1].
Outre le risque faible de survenue d’une endophtalmie, les traitements par anti-VEGF des néovaisseaux de la DMLA pourraient comporter un risque de majoration d’une atrophie géographique (AG) [1].
D’un simple concept au début des années 1990, la stimulation rétinienne des patients aveugles par dégénérescence des photorécepteurs est devenue une réalité. Plusieurs systèmes d’implants sous-rétiniens et prérétiniens sont sortis des laboratoires pour atteindre le stade des essais cliniques multicentriques, voire de la commercialisation.
Les résultats sont modestes dans l’absolu, mais permettent cependant d’améliorer l’autonomie de certains aveugles profonds, avec un retentissement significatif sur la qualité de vie. Le seul essai clinique actuellement en cours en France, celui de Pixium Vision, devrait confirmer les résultats de la stimulation prérétinienne qui a l’avantage, par rapport au système sous-rétinien, d’une relative simplicité d’implantation. Ce dernier, une fois débarrassé de la contrainte représentée par le câble d’alimentation, pourrait cependant devenir une voie d’avenir.
La comparaison des anti-VEGF disponibles pour injections intravitréennes (IVT) est confrontée à de nombreuses problématiques. Le manque d’homogénéité des études de laboratoire gêne la comparaison des constantes pharmacocinétiques ou des paramètres associés à l’efficacité du blocage du VEGF. Sur le plan clinique, l’hétérogénéité des études ne facilite pas la comparaison de l’efficacité sur des lésions similaires.
Depuis peu, la disponibilité des données du suivi à 96 semaines des études VIEW apporte quelques éléments comparatifs à travers une analyse post hoc. Enfin, l’hétérogénéité encore plus grande des néovascularisations observées en pratique clinique courante chez les patients atteints de DMLA reste un obstacle important pour une comparaison des molécules par les praticiens.
Nous avons cependant tenté de reprendre ici les quelques notions établies pour envisager un comparatif.
L’hypertonie oculaire après injection intravitréenne (IVT) d’implant intravitréen de corticostéroïdes est une complication potentielle nécessitant une surveillance particulière pour un dépistage et une prise en charge précoces. Jusqu’à présent, les études ont surtout été menées avec la triamcinolone en intravitréen, et les données avec l’implant de dexaméthasone sont encore à préciser.
Cette étude permet de mieux comprendre le suivi du patient post-IVT d’implant de dexaméthasone. L’objectif était d’analyser les variations de la pression intraoculaire (PIO) à court terme après IVT d’implant intravitréen de dexaméthasone afin de proposer un schéma de surveillance approprié.
Les résultats indiquent qu’il semble raisonnable d’effectuer des mesures de contrôle de la PIO à 1 et 2 mois après l’IVT. Une mesure de la PIO dans les suites immédiates de l’injection et dans les jours qui suivent (1 semaine) ne semble pas indiquée de façon systématique.
Depuis sa mise à disposition en 2007, le ranibizumab en administration intravitréenne est l’anti-VEGF le plus largement employé dans le traitement de la DMLA exsudative. L’aflibercept est un nouvel antiangiogénique ayant récemment obtenu son autorisation de mise sur le marché dans cette indication. Les schémas posologiques recommandés pour ces deux agents étant diffèrents, l’introduction de l’aflibercept pourra entraîner des modifications dans la pratique des ophtalmologistes.
Nous avons initié une étude, auprès de groupes d’ophtalmologistes de diverses régions de France, en vue :
– d’évaluer quelles sont leurs pratiques actuelles et quelles seront, selon eux, les modifications consécutives à la mise à disposition de l’aflibercept ;
– de préciser la définition qu’ils donnent d’un patient réfractaire/récidiveur dans la DMLA et leur ressenti de cette nouvelle molécule.
Il est ressorti, de ces réunions, une opinion favorable de l’efficacité de l’aflibercept et un désir, pour certains d’entre eux, de modifier leurs habitudes en matière de schéma thérapeutique.
Alors que la puissance des anti-VEGF n’est plus à démontrer dans la maîtrise de la néovascularisation sous-rétinienne, leurs règles d’utilisation sont toujours l’objet de débat. Les tenants des stratégies réactives reprochant aux proactifs de surtraiter nombre de patients. Les proactifs soulignant de leur côté le caractère délétère à laisser un processus néovasculaire se réinstaller itérativement en regard ou à proximité de cellules photoréceptrices incapables de se régénérer. Au-delà d’une présentation dichotomique et partisane, à la lumière d’études récentes, une approche personnalisée peut être esquissée, qui emprunte aux deux stratégies.
La prise en charge de l’œdème maculaire a bénéficié, ces dernières années, des avancées en thérapeutique, avec le développement des anti-VEGF et des corticostéroïdes en dispositifs intravitréens. L’œdème maculaire diabétique (OMD), qui, jusqu’à il y a peu, ne bénéficiait que du classique traitement laser comme référence, voit sa prise en charge thérapeutique révolutionnée par ces nouveaux produits.
Pour l’heure, seuls le ranibizumab et la fluocinolone ont une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. Cependant, une AMM dans cette indication est en cours pour l’Ozurdex, qui semble être un traitement efficace de la baisse d’acuité visuelle secondaire à l’OMD, avec un rapport bénéfice/risque acceptable. Le suivi des patients doit être adapté à la durée d’action du produit, avec une consultation à M1 pour dépister les éventuelles hypertonies et une à M5 pour objectiver les récidives d’OMD avec baisse d’acuité visuelle.
La toxoplasmose congénitale (TC) est une infection sévère qui peut entraîner une atteinte neurologique responsable d’un retard des acquisitions et des lésions oculaires. La plupart des enfants sont asymptomatiques à la naissance et les manifesta-tions cliniques apparaissent avec le temps, notamment les choriorétinites. Une atteinte de la macula peut conduire à une altération de la fonction visuelle. La mise en place d’un traitement spécifique pendant la grossesse et à la naissance, en cas de TC, réduit la sévérité de l’atteinte à court terme. En revanche, il n’existe aucune étude prospective évaluant le suivi à long terme.
En rétine médicale et plus particulièrement dans le domaine de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), l’année 2013 a surtout été marquée par la commercialisation de l’Eylea, son utilisation en routine et le besoin des rétinologues de confronter les résultats des études VIEW avec la réponse des patients qui sont vus au quotidien. La publication des résultats de l’AREDS 2 (age-related eye disease study) représentait également un événement attendu, mais le caractère un peu mitigé et complexe des résultats a rendu plus d’un ophtalmologiste perplexe. Du côté de l’imagerie, comme chaque année, les progrès sont réguliers. L’arrivée de l’OCT swept source et l’implication progressive de l’optique adaptative dans les systèmes d’imagerie sont certainement les éléments notables de l’année.
Chirurgie
Sur le plan chirurgical, l’année 2013 a vu se poursuivre la miniaturisation du matériel. Ainsi, concernant le matériel de vitrectomie, le 20 Gauge (0,89 mm de diamètre) perd du terrain face au 25 G (0,5 mm), et on voit même se développer les instruments en 27 G, pour lesquels le diamètre n’est plus que de 0,4 mm. Grâce à cette réduction de la taille des trocarts, la taille des sclérotomies a pu être diminuée de manière significative, entre le 25 G et le 23 G, comme l’a constaté une étude récente en OCT-SD [1].