En vieillissant, le vitré se liquéfie (synchisis) et se détache (synérèse) en se séparant de la rétine postérieure et en périphérie, créant le décollement postérieur du vitré (DPV). Cette séparation peut être anormale de deux façons : soit il reste une adhérence plus ou moins localisée du cortex vitréen sur l’interface maculaire, ce qui peut créer une traction vitréo-maculaire, soit le clivage ne se fait pas entre cortex vitréen postérieur et membrane limitante interne (MLI) mais dans l’épaisseur même du cortex vitréen, laissant une fine couche de vitré sur la rétine appelée le vitréoschisis.
Le cortex vitréen a une structure multilamellaire avec des fibres de collagènes compactées, parallèles à la surface rétinienne. Ces fibres sont essentiellement faites de collagène de type II et type IV, un peu de type hybride V/XI et type IX. Elles sont collées à la limitante interne de la rétine par des protéines inter-
membranaires (laminine, fibronectine). Certaines fibres de collagène pénètrent même directement la MLI.
L’épaisseur du cortex vitréen est variable, de 100 à 300 µm, et il est plus fin mais plus dense en collagène sur la fovéa. Il présente une couche de cellules, essentiellement des hyalocytes et phagocytes mononucléés à 50 µm de la MLI.
Diagnostic du vitréoschisis
Suspecté dans les années 1990 par examen direct et échographie, c’est vraiment l’OCT qui a prouvé son existence depuis 20 ans. En effet, on voit parfois l’aspect de deux “hyaloïdes postérieures”, une à distance de la MLI, l’autre au contact de celle-ci, se rejoignant parfois en faisant un Y en périphérie du pôle postérieur. Si l’existence du vitréoschisis est parfois discutée, c’est aussi qu’il peut être confondu avec la visibilité de la bourse prémaculaire de Worst-Shimizu,
structure normale du vitré postérieur.
Les chirurgiens de la rétine connaissent depuis longtemps l’existence du vitréoschisis, notamment quand il se crée au cours de la chirurgie : après avoir retiré la hyaloïde postérieure au cours de la vitrectomie pour trou maculaire idiopathique, il est fréquent de retrouver en fin d’intervention, lors de l’échange fluide-air, des résidus vitréens que l’on peut aspirer avec la canule d’extrusion. De même, chez le myope fort, marquer le pôle postérieur avec des grains de triamcinolone retrouve très souvent du cortex prérétinien adhérent à la MLI. D’ailleurs, si l’ablation de[...]
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