Archives dossiers

Les Dossiers représentent le véritable centre nerveux de Réalités Ophtalmologiques. Présents depuis le premier numéro de la Revue, ces Dossiers proposent des mises au point actualisées sur de grands sujets d’ophtalmologie. Ils sont coordonnés par des spécialistes unanimement reconnus.

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Progrès thérapeutiques en 2023

Les uvéites bénéficient des avancées thérapeutiques pour contrôler l’inflammation oculaire et éviter les rechutes. En cas d’uvéite bilatérale non infectieuse, associée à une maladie systémique, le traitement d’épargne cortisonique peut être choisi parmi des immunosuppresseurs, immunomodulateurs (Interferon-α) ou des biothérapies (anti-TNFα, anti-IL6). En cas d’uvéite unilatérale non antérieure non infectieuse nécessitant un traitement de fond, l’Iluvien est à considérer. Des traitements novateurs sont en cours de développement comme les injections supra-choroïdiennes ou la thérapie génique non virale.

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Rétinites virales nécrosantes à HSV et VZV

Les virus du groupe herpès peuvent provoquer des rétinites nécrosantes potentiellement cécitantes qui se manifestent sous trois formes principales en fonction du statut immunitaire de l’individu : la nécrose rétinienne aiguë (ARN), la nécrose rétinienne externe progressive (PORN) et la rétinite à CMV. Quel que soit le type de nécrose rétinienne virale, le pronostic visuel est sombre en l’absence de traitement. Même si des traitements médicamenteux spécifiques et puissants sont désormais disponibles, une prise en charge précoce est cruciale pour éviter l’apparition de complications menaçant de manière définitive la vision.

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Surveillance postopératoire de la cicatrisation après chirurgie du strabisme

La chirurgie du strabisme est souvent une affaire de spécialistes. Toutefois, le suivi post­opératoire peut être délégué à des ophtalmologistes moins spécialisés ou à des orthoptistes. La surveillance porte sur le résultat angulaire et la présence d’une éventuelle diplopie, mais aussi sur la cicatrisation du site opératoire.
Le but de cet article est de présenter des aspects postopératoires normaux et anormaux, afin de mieux répondre aux questions des patients et de mieux apprécier le risque réel de complication grave.

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10 conseils pour organiser les consultations de contactologie

Lorsque vous décidez d’inclure la contactologie dans votre pratique, vous enrichissez à la fois votre pratique et le service rendu au patient dans la mesure où :
– cela respecte vos contraintes d’emploi du temps et s’intègre de manière fluide dans le parcours patient ;
– votre équipe et vous-même vous maintenez formés régulièrement sur les bonnes pratiques dans cette discipline ;
– grâce à la formation également, vous parvenez à déléguer une bonne partie de l’adaptation en lentilles mais gardez la main sur l’indication ainsi que sur le choix de la marque. Cela comporte deux avantages : votre assistant enrichit et diversifie sa pratique, et vous continuez d’assumer votre part de responsabilité dans l’adaptation médicale des lentilles de contact.

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Neuropathies optiques compressives

Les neuropathies optiques (NO) compressives sont fréquentes, souvent de découverte fortuite, parfois confondues avec un glaucome à pression normale.
Baisse d’acuité visuelle progressive, déficit pupillaire afférent relatif dans les atteintes unilatérales ou asymétriques, modifications papillaires, shunts opto-ciliaires et plis choroïdiens sont très évocateurs.
Le tableau clinique dépend de l’étiologie : seront donc également cherchés avec soin des signes orbitaires, atteintes oculomotrices, atteintes des autres nerfs crâniens, signes d’hypertension intracrânienne, signes endocriniens, troubles de la conscience.
Les examens complémentaires sont indispensables :
– OCT : atteinte du faisceau temporal en mesures d’épaisseur des fibres ganglionnaires RNFL, atteinte diffuse du complexe cellulaire ganglionnaire (GCC) ;
– champ visuel : atteinte centrale précoce, imagerie cérébrale et orbitaire (IRM avec coupes fines orbitaires en suppression de graisse SAT-FAT, sans et avec gadolinium, et scanner).
La prise en charge est multidisciplinaire et dépend de l’étiologie. La surveillance se fait à long terme.

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Hémangiomes choroïdiens : PDT ou protonthérapie ?

L’hémangiome choroïdien circonscrit est un hamartome vasculaire qui peut entraîner une baisse de vision en cas de complication exsudative (décollement de rétine exsudatif, rétinoschisis) et aboutir à un vrai risque de handicap visuel en cas de traitements tardifs ou multiples. L’objectif du traitement est d’améliorer les symptômes visuels du patient tout en préservant la fonction visuelle.
Bien que les difficultés actuelles d’approvisionnement en vertéporfine modifient les prises en charge actuelles, la photothérapie dynamique (PDT) est habituellement recommandée en première intention pour les hémangiomes de petite taille (< 3 mm d’épaisseur) accessibles avec complications exsudatives récentes alors que la protonthérapie est recommandée d’emblée pour les tumeurs de plus grande taille, non accessibles, ou avec complications exsudatives anciennes ou récidivantes.

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Perspectives sur la place de la chirurgie exoculaire dans la chirurgie du décollement de la rétine en 2022

L’indentation sclérale pour le traitement du décollement de la rétine rhegmatogène est une technique du milieu du xxe siècle qui a peu évolué depuis ses premières descriptions. Elle a été le seul recours thérapeutique pendant des années mais a été rejointe, il y a une quarantaine d’années, par la vitrectomie à la pars plana. Celle-ci, au contraire, a connu de nombreuses évolutions et présente l’avantage d’une plus grande facilité de réalisation et d’un apprentissage plus rapide.
Ces facteurs tendent progressivement à reléguer l’indentation sclérale au second plan. Néanmoins, l’étude de la littérature ne justifie pas de reléguer cette technique au second plan et encourage à la considérer comme importante dans la formation du chirurgien vitréo-rétinien : elle reste considérée par certains auteurs comme la technique de première intention dans un certain nombre de cas.

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Glaucome et outils numériques : peut-on adapter les interfaces graphiques des ordinateurs au déficit visuel ?

Le cadre expérimental et appliqué de cette étude visait à mesurer l’impact du glaucome sur l’utilisation des ordinateurs au quotidien. Nous avons conceptualisé et testé différentes adaptations des interfaces graphiques en fonction du déficit visuel. Nos résultats ont mis en évidence l’impact du vieillissement normal du système visuel sur l’utilisation des outils numériques : les patients et les contrôles âgés ont démontré des performances similaires sur ordinateur, mais inférieures aux groupes contrôles jeunes. Toutefois, une sous-population de patients apparaissait sensible à l’optimisation des interfaces graphiques testées, manifestant des améliorations subjectives et objectives de leur performance. De plus, l’enregistrement des mouvements oculaires lors des différentes tâches expérimentales sur ordinateur a mis en évidence un ralentissement significatif de l’exploration visuelle en vision centrale avec la maladie.
Cette étude contribue à une meilleure compréhension de l’impact du glaucome sur la vie quotidienne et ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur l’adaptation des outils numériques au déficit visuel ainsi que sur les compensations oculomotrices des patients.

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Nouveaux traitements anticancer : dégâts collatéraux sur la surface

Trois grandes nouvelles catégories d’anticancéreux sont associées à des effets indésirables au niveau de la surface oculaire : les inhibiteurs des checkpoints immunitaires, les thérapies ciblées et les immunoconjugués. Les premiers sont responsables d’atteintes inflammatoires de la surface oculaire, parfois intégrées dans d’authentiques maladies auto-immunes systémiques. Les thérapies ciblées, et en particulier les inhibiteurs du récepteur de l’EGF, provoquent une toxicité de surface associant blépharite, trichomégalie et kératite pouvant progresser vers l’ulcère. Enfin, les immunoconjugués, dont le développement est en plein essor, sont responsables de kératopathies épithéliales pseudo-microkystiques susceptibles d’entraîner une baisse sévère de la vision.

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La chirurgie micro-invasive trabéculaire

Les complications et difficultés de gestion postopératoires après chirurgies filtrantes conventionnelles ont stimulé la réflexion et la volonté de recherche d’alternatives thérapeutiques. L’abord trabéculaire ne présente en effet pas les inconvénients imputables à la bulle de filtration. Plusieurs technologies ont été développées pour exploiter et optimiser la filtration de l’humeur aqueuse par cette voie.
Le profil de tolérance est habituellement meilleur que celui des chirurgies conventionnelles et des chirurgies micro-invasives à filtration sous-conjonctivale. Les chirurgies MIGS trabéculaires sont moins efficaces que les chirurgies filtrantes conventionnelles. En effet, l’efficacité des chirurgies par la voie trabéculaire reste limitée par la pression veineuse épisclérale. La hiérarchie entre les différents mécanismes d’action des MIGS disponibles n’est pas déterminée avec précision. Le suivi au long cours du patient et son information sont nécessaires.

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Intérêt de l’imagerie grand champ pour le diagnostic des pathologies vasculaires rares

L’imagerie ultra-grand champ (UGC) consiste à réaliser des clichés du fond d’œil de plus de 50°, de manière assez peu contraignante pour les patients. Il est ainsi possible d’imager le pôle postérieur et la périphérie rétinienne jusqu’à l’ora serrata sur le même cliché. La résolution et la mise au point sont de bonne qualité, aussi bien au niveau de la macula qu’au niveau des anomalies de la périphérie.
Dans la maladie de von Hippel-Lindau, l’identification de petits hémangioblastomes capillaires rétiniens présymptomatiques est améliorée par la réalisation de clichés couleur UGC. Dans la maladie de Coats, l’angiographie à la fluorescéine UGC, réalisable y compris chez l’enfant en consultation, facilite grandement le bilan lésionnel initial et le suivi. Un cas de tumeur rétinienne vasoproliférative et un cas de communication artérioveineuse sont également proposés afin d’illustrer la qualité et le champ d’analyse de l’imagerie UGC.

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Uvéites : quels patients hospitaliser en 2021 ?

L’hospitalisation devient de plus en plus rare dans la prise en charge des patients d’ophtalmologie. Les patients atteints d’inflammation oculaire et plus particulièrement d’uvéite font probablement partie des rares cas pour lesquels une hospitalisation peut encore être requise. Les principales causes d’hospitalisation demeurent les nécroses rétiniennes virales, l’endophtalmie infectieuse, les inflammations oculaires sévères nécessitant des bolus de corticoïdes ou les complications de l’inflammation telle l’hypertonie oculaire sévère ne répondant pas aux traitements classiques.
Plusieurs types d’hospitalisation peuvent être proposés en fonction de la situation clinique et du contexte personnel des patients. Enfin, l’hospitalisation peut permettre de faire le point sur l’état général du patient et les atteintes systémiques potentiellement létales associées à la pathologie oculaire.

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IA pour le calcul biométrique : où en est-on ?

L’histoire des formules de calcul de puissance d’implants en chirurgie de cataracte est contemporaine de leur invention puis de leur évolution. La reproductibilité de plus en plus poussée des mesures biométriques et de l’acte chirurgical lui-même, la grande latitude de choix d’implants offerte par les fabricants et l’augmentation légitime des attentes des patients induisent le besoin d’une amélioration de la précision des formules de calcul de la puissance de l’implant.
Malgré l’étude détaillée des principes optiques et le raffinement des modèles utilisés, une prédiction statistique issue de données cliniques rétrospectives demeure nécessaire. Ce point justifie pleinement le recours aux techniques d’intelligence artificielle pour améliorer la qualité des prédictions dans un domaine où abondent les données, la cataracte étant l’acte chirurgical le plus pratiqué dans les pays développés. Cet article est un résumé des avantages potentiels procurés par l’utilisation de l’intelligence artificielle pour l’amélioration de la précision du calcul biométrique.

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La télé-ophtalmologie

La télé-ophtalmologie se développe de jour en jour et prend une place de plus en plus importante dans les organisations actuelles et à venir. Les médecins se retrouvent pris entre plusieurs feux : la demande des patients pour des délais de rendez-vous toujours plus rapides, le développement de technologies de transmissions de données, la présence d’entreprises qui proposent une gamme de services étendus pour la mise en place de télé-soins, les pouvoirs publics qui favorisent l’émergence du télé-soin sans vraiment en donner les moyens aux acteurs locaux, et l’impératif de qualité du soin et la responsabilisation du soignant vis-à-vis de ses examens.
Il paraît important de faire un point sur les origines de la télémédecine mais aussi sur les possibilités qui en découlent aujourd’hui. On constate un grand écart entre les possibilités théoriques de la télé-­ophtalmologie et ses applications pratiques très encadrées par le législateur.
Que peut-on mettre en place à l’échelle individuelle ? Avec qui ? Comment faire ? Pour quelle rémunération ? Quelles sont les perspectives de développement des différents actes ? Voici autant de questions qui reviennent souvent lorsque l’on discute avec nos confrères et consœurs et qui sont abordées dans cet article.

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Glaucome par fermeture de l’angle : quelle prise en charge en 2021 ?

La prise en charge du glaucome par fermeture de l’angle nécessite en premier lieu l’identification du mécanisme de fermeture grâce à la gonioscopie dynamique et avec l’aide complémentaire de l’échographie UBM si nécessaire.
L’iridotomie périphérique est recommandée dès lors qu’il existe une suspicion de fermeture de l’angle mais doit être évitée en cas de synéchies antérieures périphériques étendues associées à une pression intraoculaire (PIO) élevée. La phacoexérèse en cas de cataracte ou de flèche cristallinienne importante permet une baisse de la PIO et la réouverture de l’angle iridocornéen. La trabéculectomie sera proposée en cas de glaucome non contrôlé, en l’absence de cataracte. La chirurgie combinée cataracte + trabéculectomie est à réserver aux patients présentant une hypertonie majeure non contrôlable associée à une cataracte.

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Imagerie rétinienne et pronostic des occlusions veineuses

Lors de l’examen initial, le pronostic visuel d’un patient présentant une occlusion veineuse comporte souvent une part d’incertitude parce que l’importance de l’ischémie initiale peut être difficile à évaluer de façon précise. Les signes d’ischémie sont souvent occultés par l’œdème ou les hémorragies qui gênent la visualisation du lit capillaire en angiographie à la fluorescéine, limitent la visibilité de la zone ellipsoïde en OCT-B ou limitent les processus de segmentation en OCT-angiographie.
L’amélioration de notre capacité à évaluer le pronostic visuel des occlusions veineuses a été corrélée à l’amélioration de la précision de l’imagerie de la rétine. Alors que l’angiographie à la fluo­rescéine permettait principalement de “voir les vaisseaux”, il est apparu essentiel de “voir la rétine” en OCT-B pour repérer d’éventuelles lésions ischémiques au niveau de la rétine externe. De façon un peu ironique, l’amélioration des appareils d’OCT a permis de développer les reconstructions avec l’OCT-en face, puis l’OCT-angiographie qui a finalement permis de “revenir aux vaisseaux” avec davantage de précision qu’auparavant, en distinguant les plexus rétiniens superficiels et profonds. L’OCT-­angiographie est devenu un élément important parmi les outils qui nous aident à estimer précocement l’avenir visuel de ces patients. Cette séparation entre 3  générations d’appareils est bien sûr un peu artificielle puisque nos examens d’imagerie sont complémentaires.

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Surface oculaire et COVID-19 : ce qu’il faut savoir

Les relations entre la COVID-19 et la surface oculaire sont étroites. Les conjonctivites et kératoconjonctivites sont les manifestations oculaires les plus fréquentes de la maladie, les larmes des patients infectés peuvent être contagieuses et la surface oculaire peut constituer une porte d’entrée pour l’infection.
Après avoir détaillé ces différents éléments à la lumière des publications les plus récentes, nous aborderons les mesures de précaution à mettre en œuvre plus spécifiquement dans la prise en charge des patients atteints de pathologie de la surface oculaire.

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Que faire devant une mégalocornée ?

Devant une suspicion de mégalocornée chez un enfant, le premier réflexe à avoir est de se référer aux valeurs normatives du diamètre cornéen en fonction de l’âge. Une fois que la présence d’une mégalocornée est bien confirmée, il est nécessaire de réaliser un bilan clinique complet. En effet, le deuxième réflexe à avoir est d’éliminer un glaucome congénital (primitif ou secondaire). Pour cela, il est essentiel d’adresser l’enfant dans un centre de référence afin de réaliser un examen sous anesthésie générale qui permettra de faire une analyse clinique de qualité et une mesure des paramètres biométriques non réalisables en consultation.
À la fin de cet examen, soit le diagnostic de glaucome congénital est aisé et on réalise une prise en charge chirurgicale immédiate, soit il manque des arguments diagnostiques et une surveillance est recommandée. Pendant cette phase de surveillance, si le glaucome congénital est éliminé, on sera face à une mégalocornée congénitale qu’il faudra surveiller à vie afin de dépister l’apparition d’une hypertonie secondaire.

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Kératites infectieuses

Les kératites infectieuses sont un motif fréquent de consultation en ophtalmologie et constituent de véritables urgences. Un retard diagnostique ou thérapeutique peut assombrir le pronostic fonctionnel en quelques heures et devra être évité par une prise en charge standardisée. Bien que la présence de signes cliniques puisse orienter le diagnostic étiologique, tout signe de gravité ou d’atypie doit imposer la réalisation de prélèvements cornéens en urgence pour études micro­biologiques, avant l’introduction d’un traitement anti-infectieux d’épreuve.
Dans les pays occidentaux, les bactéries sont responsables de 95 à 98 % des kératites infectieuses non virales. Les infections fongiques et amibiennes sont rares, et les kératites virales herpétiques et zostériennes sont une entité à part. Le principal facteur de risque des kératites infectieuses (non virales) est le port de lentilles, qui est retrouvé dans 40 à 50 % des kératites bactériennes, mais aussi 25 à 40 % des kératites fongiques et 90 % des kératites amibiennes [1].

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Rosacée oculaire de l’enfant :
 une maladie rare ?

La rosacée oculaire de l’enfant est une pathologie de la surface oculaire dont le diagnostic est souvent sous-estimé. Il peut s’agir initialement d’un œil rouge de l’enfant peu symptomatique ou de chalazions récidivants. La symptomatologie peut être plus sévère avec une blépharokératoconjonctivite et des atteintes sévères de la surface oculaire à type de kératite sévère, d’ulcère et/ou d’abcès stérile. Ces complications potentiellement cécitantes peuvent survenir sans traitement adapté.
L’examen systématique des paupières et dermatologique général doit être effectué. Les principes du traitement incluent les soins des paupières, le traitement de la sécheresse oculaire, l’éviction des causes infectieuses et le traitement anti-inflammatoire.

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Les frottements oculaires sont indispensables pour l’apparition et l’évolution du kératocône : une conjecture à l’épreuve des faits

Un faisceau d’arguments logiques et de nombreuses observations cliniques suggèrent que le kératocône est une affection primitivement mécanique, caractérisée par la déformation cornéenne permanente provoquée par l’action directe (stress mécanique) et indirecte (effets biomoléculaires) de frottements oculaires excessifs en durée, intensité et fréquence.

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Topographie cornéenne : actualités et indications

Au-delà de délivrer une topographie d’élévation antérieure et postérieure, ainsi que des images de qualité de la chambre antérieure, les topographes actuels permettent de s’ouvrir à énormément d’autres applications telles que l’analyse du film lacrymal et la visualisation des structures
meibomiennes, l’aide à l’adaptation en lentilles de contact rigides et à l’orthokératologie, le dépistage du kératocône et les évaluations des ectasies postopératoires. Certains topographes permettent d’analyser l’ouverture de l’angle iridocornéen, de mesurer la longueur axiale et de faire le calcul d’implants intraoculaires pour la chirurgie de la cataracte.

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Les implants premiums multifocaux sont-ils dangereux ?

Les implants multifocaux sont utilisés depuis plus de 25 ans. Malgré des progrès importants, ils peuvent toujours susciter crainte et appréhension dans leur utilisation. Les données scienti­fiques sont pourtant rassurantes et démontrent qu’ils sont les seuls à pouvoir permettre une vraie indépendance vis-à-vis des verres correcteurs.
Toutefois, leur mécanisme optique, qui repose principalement sur la diffraction de la lumière, impose toujours une sélection des patients afin de garantir performance et satisfaction de leur part. Cette sélection repose sur des critères ophtalmologiques objectifs, mais aussi sur des critères subjectifs liés à chaque patient et plus difficiles à cerner. Cette subjectivité est le plus souvent responsable de patients mécontents malgré une acuité visuelle conservée à 10/10.
Les implants accommodatifs n’ont pas fait la preuve de leur efficacité et ne constituent pas une alternative crédible.

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Épigénétique : pour ou contre !

Quelques exemples permettent d’entrevoir l’étendue des applications mais aussi les limites de l’épigénétique. “L’hiver de la faim” aux Pays-Bas en 1944 est souvent repris dans les articles sur le sujet parce qu’il illustre bien la modulation de l’expression de certains gènes par l’environnement et la transmission de cette modulation sur plusieurs générations. Au contraire, l’histoire de Trofim Lyssenko montre les limites de l’épigénétique dans le contexte d’une démarche scientifique biaisée par l’idéologie politique.

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Lésions de la conjonctive : ce qu’il faut faire et ne pas faire

Les lésions conjonctivales regroupent un grand nombre d’entités cliniques qu’il faut savoir reconnaître mais surtout documenter en cas de doute. Leur présence chez l’enfant est rarement un motif d’inquiétude pour l’ophtalmologiste mais peut revêtir un caractère préoccupant chez les parents. Au contraire, un examen exhaustif de la conjonctive est nécessaire chez l’adulte et il ne faut surtout pas se précipiter vers une prise en charge invasive, au prix de conséquences désastreuses pour le patient.
L’utilisation de photographies est aujourd’hui incontournable, elles sont d’une aide précieuse pour orienter la prise en charge et permettre un complément de radiothérapie quand cela est nécessaire. Bien qu’il ne faille pas hésiter à demander un avis spécialisé à l’ère de la télémédecine, quelques règles de bonne pratique sont à connaître pour éviter toute perte de chance pour les patients.

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Le glaucome primitif par fermeture de l’angle

Le glaucome (primitif) par fermeture de l’angle est une pathologie le plus souvent
asymptomatique mimant le glaucome chronique à angle ouvert, avec un œil blanc indolore et une pupille réactive.
Il ne s’agit pas d’un glaucome rare ne touchant que certaines ethnies mais une cause fréquente
méconnue de glaucome. Son diagnostic s’appuie sur la gonioscopie qui doit être systématique
devant tout glaucome ou suspicion de glaucome. Sa prévention repose sur la réouverture mécanique de l’angle, soit par laser soit par l’extraction du cristallin.

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L’adaptation en orthokératologie

L’orthokératologie (OK) s’adresse en priorité aux enfants chez qui l’effet freinateur de la myopie est recherché, mais également aux adultes. Un protocole d’adaptation codifié est détaillé dans cet article et doit permettre de limiter le temps médical afin d’optimiser le résultat réfractif. Le choix du topographe et l’interprétation des résultats conditionnent un calcul précis, et permettent de sélectionner les différentes lentilles adaptables. La formation et l’assistance fournies par les laboratoires fabricants sont indispensables aux premiers pas, une fois acquise la compréhension de la physiologie.

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Le nerf optique du myope fort : imagerie et pathologie

L’augmentation de la longueur axiale oculaire dans la myopie forte modifie les rapports anatomiques entre le globe et le nerf optique (NO). L’étirement du globe entraîne une déformation de la papille et des structures péripapillaires. S’ensuit une altération des interactions biomécaniques entre la sclère et la lame criblée, à l’origine d’une neuropathie optique excavatrice.
Ces anomalies morphologiques, qui ont notamment pour conséquence des changements d’aspect de la tête du NO, peuvent expliquer la plus forte susceptibilité au glaucome des patients myopes forts. Chez ces patients, il est le plus souvent impossible d’utiliser les règles d’analyse habituelles pour déterminer la présence ou l’absence d’une neuropathie optique glaucomateuse.
En effet, la difficulté majeure dans l’examen de la papille du myope est de faire la part entre les lésions secondaires à la myopie elle-même et celles liées à une pression intraoculaire incontrôlée. Cette distinction est indispensable car les traitements pouvant être mis en œuvre sont radicalement différents dans les deux situations.

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Chirurgie mini-invasive par voie suprachoroïdienne ab interno

La chirurgie du glaucome par voie suprachoroïdienne, notamment par son approche ab interno, permet une réduction pressionnelle en préservant la conjonctive et supprimant la nécessité de la création d’une bulle de filtration et de l’utilisation de mitomycine. Les résultats pressionnels actuels montrent une diminution modérée de la PIO.
Les résultats récents des études à 5 ans montrant une perte endothéliale avec l’implant CyPass ayant entraîné son retrait du marché vont probablement faire réévaluer l’ensemble des drains avec des études précises et rigoureuses afin de s’assurer de leur sécurité à moyen et long terme sur la cornée.
L’amélioration des techniques et la combinaison de cette approche avec un complément pharmacologique feront peut-être dans l’avenir changer ces indications en améliorant le profil de sécurité notamment de risque de contact endothélial.

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Les traitements pharmacologiques de la rétinopathie diabétique : mise au point actualisée

La périphérie rétinienne du patient diabétique doit être au centre de nos préoccupations tant les risques d’aggravation sont élevés et les complications sévères (hémorragies intravitréennes, décollement de rétine tractionnel, glaucome néovasculaire). Le traitement de référence de la rétinopathie diabétique proliférante est la photocoagulation panrétinienne. Mais l’avènement des anti-VEGF va peut-être modifier cette hégémonie.
En effet, les anti-VEGF semblent démontrer des performances intéressantes en termes de stabilisation ou de régression de la sévérité de la rétinopathie diabétique, ou en termes de complications liées à la rétinopathie diabétique proliférante. Cependant, ces résultats sont obtenus au prix de très nombreuses injections. S’il est encore trop tôt pour conseiller de changer de paradigme entre PRP et IVT, il est nécessaire de suivre avec attention les progrès dans ce domaine.

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Apport de la génétique dans la survie des mélanomes de la choroïde

Les modifications cytogénétiques des mélanomes sont fortement corrélées au pronostic vital. Ainsi en cas de monosomie 3 intratumorale la survie est abaissée à 30 % à 5 ans. Le gain des fragments 8q et 6q sont aussi péjoratifs, probablement liés à suractivation de pro-oncogène. Au contraire, la présence d’un fragment 6p surnuméraire est de meilleur pronostic.
L’étude des mutations génétiques des mélanomes uvéaux permet d’identifier deux populations, la classe 1 est associée à une survie de 95 % à 92 mois alors que la classe 2 passe à 31 % de survie sur la même période.
Enfin, les mutations retrouvées sont différentes pour les mélanomes cutanés et uvéaux, ainsi les traitements ciblés sur la mutation BRAF ne peuvent être utilisés dans le traitement des métastases des mélanomes uvéaux.

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Diabète et grossesse

La fréquence d’un diabète au cours d’une grossesse ne cesse d’augmenter. Dans une étude récente menée en Australie sur le…

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Le rétinoblastome, une tumeur à prédisposition génétique

Le rétinoblastome, tumeur intraoculaire la plus fréquente de l’enfant, apparaît lorsqu’une mutation survient sur chaque allèle du gène RB1, dans une cellule précurseur rétinienne.
Dans les formes bilatérales, l’une des mutations est constitutionnelle, parfois héritée d’un parent, et sera susceptible d’être transmise à la descendance. Le diagnostic repose sur le fond d’œil dilaté en urgence devant tout signe d’appel tel que leucocorie ou strabisme. Une ou plusieurs masses blanches, avec ou sans calcifications, doivent faire évoquer le diagnostic, ainsi qu’un décollement de rétine avec infiltration sous-rétinienne et un essaimage vitréen dans les formes avancées. La prise en charge spécialisée est multidisciplinaire.
Tout apparenté d’un patient atteint doit être surveillé dès la naissance, à une fréquence qui dépend de la présence de mutations du gène RB1 chez le cas index.

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Simple descemethorhexis pour traiter les dystrophies de Fuchs

Un descemethorhexis simple consiste à retirer un certain diamètre central de la membrane de Descemet du patient receveur sans greffer un endothélium et une membrane de Descemet d’un donneur. L’idée derrière cette approche est venue de plusieurs constatations lors du suivi des patients ayant bénéficié de greffes endothéliales pures DMEK (Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty).
D’abord, il a été noté dans le postopératoire précoce que l’éclaircissement cornéen était plus rapide en périphérie par rapport au centre cornéen. Ensuite, et en présence d’un décentrement postopératoire du greffon endothélial, la zone vierge de cellules endothéliales (entre les bords du descemethorhexis et les bords du greffon) s’éclaircissait relativement rapidement et il ne persistait pas d’œdème à ce niveau.
Enfin, dans les cas de DMEK incomplètes avec impossibilité peropératoire de positionner et/ou de dérouler le greffon endothélial, le lit stromal nu, (vierge de Descemet du fait du descemethorhexis) s’éclaircissait spontanément dans certains cas avec absence d’œdème résiduel. Ce résultat surprenant survenait lorsque l’indication opératoire était une dystrophie de Fuchs mais jamais lorsqu’il s’agissait d’une kératopathie bulleuse.

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Les endophtalmies aiguës postopératoires

Les endophtalmies aiguës postopératoires surviennent après une chirurgie oculaire réglée, ou bien après un traumatisme perforant. Elles ont des présentations cliniques bien différentes des endophtalmies chroniques, autre forme d’expression des infections postopératoires oculaires. Avec bientôt un million de chirurgies de cataracte dans notre pays, les endophtalmies survenant après la chirurgie de la cataracte nous préoccupent le plus. Certes rares, elles viennent ternir l’espérance pour les patients et les chirurgiens et leurs correspondants d’une chirurgie réputée pour obtenir des résultats quasi infaillibles. De par les traitements qu’elles exigent, elles contribuent à augmenter les coûts de prise en charge. Les résultats visuels après endophtalmie ne sont pas automatiquement catastrophiques mais les conséquences pour le patient peuvent être très lourdes ainsi que pour le chirurgien. La prévention et la prise en charge des endophtalmies aiguës postopératoires sont donc toujours d’actualité.

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Les uvéites iatrogènes

Les uvéites induites par les médicaments, y compris les vaccins, sont relativement rares. Elles représentent un groupe hétérogène dans lequel toutes les formes cliniques sont possibles, y compris des formes sévères engageant le pronostic visuel. Le lien de causalité est souvent difficile à établir et passe par un interrogatoire policier. L’utilisation de plus en plus fréquente de thérapies immunomodulatrices dans les maladies néoplasiques, vasculaires ou inflammatoires entraîne une augmentation de la prévalence de ces uvéites.
Il est important de toujours éliminer une iatrogénicité en cas d’uvéite afin d’éviter toute errance diagnostique ou batterie d’examens complémentaires inutiles devant un tableau clinique typique.

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Échographie versus OCT

Cet article propose un duel amical entre la technique de l’échographie et la technique de l’OCT (optical coherence tomography). Il est intéressant dans ce dossier spécial “échographie oculaire” de voir l’intérêt de chaque technique avec leurs avantages et inconvénients respectifs. L’affrontement permettra de déterminer si l’OCT est capable, en 2017, de supplanter l’échographie oculaire.
Globalement, l’OCT est une technique non contacte, non invasive, délégable avec une résolution redoutable. L’échographie est une technique de “pseudo” contacte, non invasive avec une résolution moins bonne mais avec une meilleure pénétration et une fenêtre d’examen plus large.
Chaque technique garde donc ses indications et reste complémentaire. Il convient donc, selon la pathologie ou la partie de l’œil examinée, de privilégier l’une ou l’autre de ces techniques ou encore de les associer.

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Les urgences neuro-ophtalmologiques pédiatriques

Selon l’âge de l’enfant, les signes ophtalmologiques devant faire suspecter une urgence neurologique varient. En effet, il peut s’agir d’un signe fonctionnel lorsque l’enfant est à l’âge verbal, comme une baisse d’acuité visuelle, des céphalées, une diplopie. Avant, ce sont des signes physiques repérés par l’entourage, motivant la consultation, et il s’agira alors d’un strabisme, d’une anisocorie, d’un nystagmus ou d’une déviation anormale du regard.
Dans tous les cas, un examen ophtalmologique complet – avec notamment un examen de la motricité oculaire, des pupilles et du fond d’œil – est nécessaire. L’interrogatoire s’attachera à définir les modalités d’installation et à repérer les signes neurologiques extra-ophtalmologiques qui peuvent accompagner.
Enfin, après cet examen, une imagerie cérébrale est le plus souvent nécessaire ainsi qu’un examen neurologique pédiatrique spécialisé.

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Implants accommodatifs

Les implants accommodatifs sont des lentilles intraoculaires capables de modifier leur position et/ou leur forme sous l’effet de la contraction du muscle ciliaire qui induit une augmentation progressive de leur puissance optique. Il en existe deux catégories :
– les implants à optique unique dont le plus connu est le Crystalens ;
– les implants à deux optiques avec une optique postérieure neutre, ou négative, et une optique an-térieure de forte puissance qui les rendent théoriquement plus performants : le Synchrony et le Ak-koLens Lumina.
Deux nouveaux implants accommodatifs sont en évaluation : FluidVision à un positionnement intra-sacculaire, DynaCurve destiné au sulcus ciliaire.
La sélection des patients est primordiale. L’utilisation de ces implants impose une technique chirurgi-cale reproductible, notamment sur le centrage, la régularité et la taille du capsulorhexis qui pourra bénéficier des avantages de la chirurgie femtolaser.
L’amélioration des performances de ces implants constitue donc un défi majeur pour les industriels.

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Le femtocataracte en pratique libérale : expérience, organisation et modèle économique

Le FLACS (Femtosecond laser-assisted cataract surgery) est un progrès technologique. Le dispositif demeure encore dans un processus en construction en raison d’une faible ergonomie, d’appareils attirants mais encore très bêta et de résultats visuels qui ne manifestent pas une rupture médicale patente avec le procédé actuel.
Le coût suppose une organisation justifiant des volumes importants, une organisation socio-économique et un montage financier affiné. Le procédé est séduisant en dépit d’un temps chirurgical allongé. Le principal atout reste la sécurité et la reproductibilité.
L’effet marketing auprès des patients est moins important que prévu. Le FLACS doit donc s’intégrer dans une structure de soins forcément très active, dynamique et valorisée.

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Editorial

Les occlusions veineuses rétiniennes méritent en 2016 d’êtres considérées comme des pathologies dignes d’intérêt en recherche clinique et fondamentale. C’est…

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Rétinopathie diabétique périphérique et cataracte

La littérature n’est pas unanime quant à la question de la progression de la rétinopathie diabétique après une chirurgie de cataracte. Depuis l’évolution des techniques opératoires de la ca-taracte vers la phacoémulsification, ce taux de progression apparaît nettement moindre. A contrario, les études cliniques sont plus claires en ce qui concerne le rôle de la chirurgie de cataracte sur le développement ou la récidive d’un œdème maculaire diabétique en postopératoire.
L’application pratique de ces éléments est donc la réalisation d’un bilan complet préopératoire chez le patient diabétique, permettant de déterminer au mieux le stade de rétinopathie diabétique préo-pératoire par des rétinographies ou un fond d’œil, et éventuellement la nécessité de réaliser ou non une panphotocoagulation rétinienne préopératoire afin d’éviter la progression de la maladie quand la phacosclérose le permet.
Nous réalisons également un OCT au cours de ce bilan afin de diagnostiquer un OMD, et ainsi de le traiter avant la chirurgie.

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Imagerie de la tête du nerf optique et des fibres nerveuses rétiniennes en OCT dans le glaucome

L’OCT-SD (Optical coherence tomography spectral domain) s’est imposé au cours de ces dernières années comme un outil incontournable pour la prise en charge des glaucomes. Elle est aujourd’hui utilisée quotidiennement pour l’évaluation et le suivi de l’atteinte structurale dans le glaucome.
Compte tenu de la différente sensibilité des modes d’acquisition en OCT-SD, il convient d’associer les acquisitions macu-laires, des fibres péripapillaires et papillaires afin d’améliorer les capacités diagnostiques de cette imagerie. Les résultats de l’analyse en OCT-SD devront toujours être confrontés à l’examen clinique et à l’analyse du champ visuel avant toute décision thérapeutique.

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Complications oculaires des chimiothérapies

Les chimiothérapies peuvent avoir des complications oculaires diverses, qui vont des plus bénignes comme une irritation conjonctivale ou un syndrome sec à des atteintes de la rétine ou du nerf optique qui peuvent mettre en jeu le pronostic visuel des patients traités.
Les molécules de chimiothérapie cytotoxique classique ont une toxicité bien décrite, mais l’avènement récent des thérapies ciblées dans la prise en charge des cancers a mis en évidence d’autres types de troubles oculaires comme les atteintes de l’épithélium pigmentaire rétinien pour les anti-MEK. L’attribution d’une pathologie oculaire à un médicament de “chimio-thérapie” n’est pas toujours un diagnostic aisé, en particulier chez les patients recevant plusieurs molécules dont certaines très récentes, voire en cours d’expérimentation dans le cadre de protocoles de recherche.
L’apparition d’un trouble visuel chez un patient en cours de traitement nécessite l’élimination d’une urgence vitale telle que l’HTIC en cas d’œdème papillaire. Le lien de causalité et la nécessité, ou pas, de l’arrêt de la molécule mise en cause dans la pathologie oculaire sont à discuter avec l’équipe d’oncologues prenant en charge le patient.

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Editorial : L’angio-OCT

L’angio-OCT est une technique innovante basée sur l’OCT, permettant la visualisation des vaisseaux dans les différentes couches de la rétine mais également de la choroïde sans injection de colorant. En quelques semaines, quelques mois à peine, la technique d’angio-OCT a séduit l’ensemble du monde de la rétine médicale.

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Algorithme des traitements de la CRSC en 2021

En termes de fréquence, la choriorétinopathie séreuse centrale est la 4e pathologie rétinienne non chirurgicale. De nombreuses modalités thérapeutiques ont été proposées mais l’efficacité des différents traitements est difficile à démontrer du fait du caractère fluctuant et spontanément résolutif du décollement séreux rétinien. Toutefois, plusieurs études randomisées ont récemment confirmé l’efficacité de la photothérapie dynamique demi-dose pour traiter les formes chroniques de la maladie.

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Editorial : Œil et maladies de système

L’œil est souvent au carrefour de nombreuses maladies de système, en particulier inflammatoires et auto-immunes. Son examen minutieux permet de confirmer ou redresser le diagnostic étiologique et initier un traitement spécifique ou anti-inflammatoire général, complété par des immunosuppresseurs ou des agents biologiques.

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Editorial : Pôle postérieur du myope fort

Depuis une vingtaine d’années, la compréhension des anomalies du pôle postérieur du myope fort a beaucoup évolué vers des conceptions plus exhaustives mais aussi plus synthétiques. Cette évolution est, ici comme souvent, soutenue par l’imagerie.

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Editorial : Les tumeurs oculaires de l’enfant

Les tumeurs ophtalmiques de l’enfant sont dominées par le rétinoblastome pour les tumeurs intraoculaires et par le rhabdomyosarcome pour l’orbite. Ce sont des tumeurs malignes rares qui, du fait de leur rapidité d’évolution, constituent une urgence thérapeutique. Dans les deux cas, le diagnostic précoce repose sur l’ophtalmologiste, et il est essentiel.

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Editorial : Les vasculopathies polypoïdales choroïdiennes

Maladie peu connue du grand public, la vasculopathie polypoïdale choroïdienne (VPC) est pourtant extrêmement répandue dans le monde, avec des incidences différentes selon les pays. Sa première description par le Professeur Yannuzzi date du début des années quatre-vingt. Depuis, grâce aux progrès de l’imagerie, on en connaît de mieux en mieux ses différentes facettes.

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Cataracte et DMLA : comment éviter les déceptions ?

La cataracte et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sont deux entités pathologiques touchant la même population. Il n’est pas rare d’être confronté à une association de ces deux maladies sans qu’un lien physiopathologique commun entre elles, autre que l’âge, n’ait pu être mis en évidence.
Toutefois, une évolution péjorative de la DMLA induite par la chirurgie de la cataracte a longtemps été évoquée, retardant souvent une prise en charge chirurgicale. Mais aujourd’hui encore cette aggravation n’est pas démontrée, si bien que la présence d’une DMLA ne constitue pas une contre-indication à une intervention sur la cataracte. La procédure devra toutefois être encadrée par une surveillance rigoureuse, et l’on pourra associer une IVT en fin de procédure chirurgicale.

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Editorial : Comment améliorer la précision réfractive postopératoire ?

Du fait des progrès notables concernant les mesures et les formules de calcul préopératoires avant chirurgie de la cataracte, du fait des progrès techniques lors de la chirurgie de la cataracte et des implants, le sac cristallinien est petit à petit devenu un site réfractif à part entière, comme l’étaient la cornée et la chambre antérieure du sujet phaque, que ce soit dans le cadre d’une chirurgie réfractive ou dans celui d’une chirurgie de la cataracte. Certaines indications opératoires, comme la correction de l’hypermétropie ou celle de la presbytie, mettent en compétition ces différents sites réfractifs.

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Éditorial : Dossier : échographie oculaire

L’échographie oculaire représente une des explorations complémentaires de choix en cas de perte de transparence des milieux. Les premières applications décrites en ophtalmologie ont été réalisées en cas d’hémorragie intravitréenne pour observer la rétine en traversant les opacités vitréennes ou cristalliniennes.

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Éditorial : Dossier : Glaucome

Pour le coordinateur d’un nouveau dossier de Réalités Ophtalmologiques sur le glaucome, que le choix est vaste au moment où il faut retenir quelques sujets dans un des nombreux domaines de l’ophtalmologie où les progrès des connaissances et des moyens techniques ont été considérables ces dernières années ! Et où, pourtant, la pratique de quelques immuables fondamentaux reste essentielle à l’heure du diagnostic et du traitement.

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Editorial : Chirurgie de l’astigmatisme: nouveautés

L’astigmatisme constitue une amétropie fréquente qui ne doit pas être négligée puisqu’elle est présente dans 85 % de la population. Sa prise en charge est devenue très accessible grâce aux progrès réalisés dans les domaines de la contactologie et de la chirurgie, permettant ainsi une amélioration significative de la prédictibilité des résultats réfractifs.

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Editorial : Diagnostic et traitement des tumeurs oculaires

Le diagnostic précoce et la prise en charge rapide sont des éléments essentiels du pronostic de toute tumeur, et les tumeurs oculaires ne dérogent pas à la règle. Malgré leur faible fréquence, elles imposent une grande vigilance de la part des ophtalmologistes.

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Editorial : Nouvelles chirurgies cornéennes

Elle pèse à peine un gramme, occupe le volume d’une goutte d’eau et n’offre qu’un peu moins d’un centimètre carré de surface optique : malgré ces mensurations modestes, la cornée est un organe fascinant, qui peut se targuer d’être au centre des préoccupations de nombreux ophtalmologistes et spécialistes. Élément principal du système réfractif de l’œil humain, sa transparence et sa régularité sont les garants d’une bonne qualité fonctionnelle.

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Éditorial : L’exploration en neuro-ophtalmologie

La neuro-ophtalmologie regroupe un ensemble très vaste d’affections où ophtalmologistes et neurologues travaillent ensemble. Dans certains cas, le point d’appel visuel ou oculomoteur va révéler une maladie neurologique ou une affection neurochirurgicale ; dans d’autres, le symptôme initial est neurologique et l’examen ophtalmologique permet d’orienter le diagnostic final. En matière de vision et d’oculomotricité, il est difficile de dire où se situe la frontière entre l’ophtalmologie et la neurologie, mais il faut se souvenir qu’il ne sera pas possible au neurologue de revenir sur les données de l’examen oculaire proprement dit.

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Editorial : Peut-on prétendre corriger la presbytie en 2013 ?

Ouvrir un dossier sur la chirurgie de la presbytie s’annonce sûrement bienvenu en cette période de rentrée qui s’est faite sur le ton de la polémique abusivement choisi par les médias nationaux pour décrier ce nouveau chapitre de la chirurgie réfractive.

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Éditorial : Démystifier le strabisme

Le strabisme ou perte du parallélisme des deux yeux entrave le développement visuel de l’enfant ainsi que sa binocularité. Chez l’adulte, il peut, lorsqu’il est d’installation brutale, rendre sa vie quotidienne insupportable (diplopie) ; lorsqu’il est ancien, ce strabisme peut, outre les répercussions fonctionnelles qu’il entraîne, altérer la vie psychologique et sociale de ces patients, de même que leur vie professionnelle.

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Editorial – DMLA: actualités

Il nous est apparu utile de faire, tout d’abord, une mise au point sur les données récentes en épidémiologie et en génétique de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Les données nouvelles en génétique changent radicalement notre perception des DMLA, beaucoup plus homogènes sur le plan génétique qu’elles ne pouvaient le paraître sur le plan clinique. Bien entendu, il s’agit d’affections multifactorielles, à la fois polygéniques et environnementales.

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Editorial : Œil et herpès

Les viroses oculaires herpétiques ont un spectre large avec par conséquent des manifestations cliniques diverses et de sévérité variable. Les progrès d’immunologie virale semblent expliquer pourquoi nous ne sommes pas égaux devant ce type d’infection, qui est parfois d’une extrême gravité. Le but de ce dossier thématique de Réalités Ophtalmologiques est de revisiter les principales situations auxquelles les ophtalmologistes peuvent être confrontés.

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Editorial : Chirurgie de l’interface vitréorétinienne

Je remercie la rédaction de Réalités Ophtalmologiques de m’avoir confié la coordination d’un dossier sur la chirurgie de l’interface vitréorétinienne. Cette zone anatomique si particulière de l’œil est une énigme et un sujet d’étude passionnant, puisqu’elle partage avec la choroïde le privilège de ne pouvoir être explorée de façon simple que depuis quelques années grâce à l’apport de l’OCT.

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Occlusions veineuses : vers un nouveau laser ?

L’œdème maculaire est une complication fréquente des OVR. En cas d’œdème chronique associé à des exsudats durs, la recherche de macroanévrismes en angiographie ICG et en OCT est intéressante. En effet, ils peuvent être difficiles à visualiser au fond d’œil en cas d’hémorragies rétiniennes, d’œdème rétinien ou d’exsudats durs. Ils peuvent être responsables d’un œdème maculaire chro-nique ne répondant pas au traitement par IVT. Ils sont visualisés en OCT sous la forme d’une lésion ronde avec une coque hyperréflective et un centre hyporéflectif. En angiographie ICG, ils sont visuali-sés aux temps tardifs par de petites lésions, le long d’un vaisseau, rondes, bien limitées, se remplis-sant au cours de la séquence.
La photocoagulation ciblée des lésions supérieures à 150 mm de diamètre, après un bon repérage anatomique grâce à l’angiographie ICG, montre de bons résultats anatomiques et fonctionnels dans le traitement de l’œdème maculaire chronique.
Il s’agit d’un nouvel outil de l’arsenal thérapeutique de l’œdème maculaire en cas d’OVR. Ses modali-tés et sa place, par rapport aux thérapies intravitréennes, restent à définir.

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Traitement médical de l’œdème : rôle des corticoïdes, qu’en attendre ?

Les corticoïdes (CT) font actuellement partie de l’arsenal thérapeutique du traitement de l’œdème maculaire diabétique sévère accompagné de baisse d’acuité visuelle. Ils agissent en diminuant le taux global des cytokines pro-inflammatoires au sein de la rétine, responsables de l’évolution de l’œdème maculaire diabétique et de la rétinopathie diabétique. Par ailleurs, en restaurant les jonctions serrées entre les cellules endothéliales des vaisseaux rétiniens, ils réduisent la rupture de la barrière hématorétinienne et assèchent l’œdème.
Les implants de dexaméthasone et de fluocinolone sont actuellement autorisés et remboursés dans cette indication et présentent l’avantage d’une libération prolongée, ce qui réduit le fardeau des
injections. Les complications locales sont l’hypertonie oculaire et le développement d’une cataracte. Cependant avec l’implant de dexaméthasone, l’élévation pressionnelle est traitable localement dans la grande majorité des cas. L’implant de dexaméthasone a fait la preuve de son efficacité aussi bien pour des OMD naïfs ou résistants aux anti-VEGF, dans ce dernier cas un switch précoce peut être bénéfique sur le gain visuel.
L’implant de fluocinolone est plutôt réservé pour les cas d’OMD plus sévères répondant insuffisamment aux autres traitements disponibles. La stratégie thérapeutique consiste donc à utiliser ce
dernier traitement en cas de bonne réponse fonctionnelle et anatomique à un traitement corticoïde par dexaméthasone, sans survenue d’élévation pressionnelle et nécessitant des réinjections trop fréquentes.

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Editorial : Le vitré

L’examen biomicroscopique du vitré a toujours été considéré par les ophtalmologistes comme difficile et incertain en raison des lacunes intravitréennes et des corps flottants, qui rendent parfois hasardeuse la détection de la hyaloïde postérieure. L’échographie n’est en général pas pratiquée en dehors des indications opératoires. A l’inverse, l’OCT, et particulièrement l’OCT spectral (SD OCT), permet de voir facilement la jonction vitréomaculaire, habituellement inaccessible à l’examen biomicroscopique.

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Editorial : Le ptosis : quand s’inquiéter ?

L’ophtalmologiste dans son cabinet est susceptible de recevoir un patient consultant pour un ptosis. Le tout est de déterminer si le ptosis est susceptible d’avoir des conséquences visuelles ou s’il est une des manifestations d’une pathologie aux conséquences potentiellement vitales.

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Editorial : Sécheresse oculaire

Le concept de sécheresse oculaire a beaucoup évolué au cours des vingt dernières années. Il était initialement focalisé sur la notion d’insuffisance de sécrétion lacrymale, les tests diagnostiques étaient limités (essentiellement le test de Schirmer I et le temps de rupture des larmes) et les outils thérapeutiques réduits à la classe des collyres dits mouillants. Dès les années 1990, le développement des techniques biologiques et l’amélioration des programmes de recherche clinique ont fait progressivement évoluer ce concept.

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Editorial : Kératocône

Le kératocône reste toujours une pathologie mystérieuse, vraisemblablement d’origine multifactorielle. Quelques avancées ont permis d’en éclaircir certains aspects, mais beaucoup restent à découvrir.

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Editorial : Toxoplasmose oculaire

La première cause d’uvéite postérieure est une cause infectieuse, la toxoplas- mose oculaire, et elle mérite bien un dossier.

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Le rétinoblastome

Nous détaillons dans cet article les altérations génétiques à l’origine du rétinoblastome, les signes cliniques de la maladie (les plus fréquents en France étant le strabisme et la leucocorie) et les éléments essentiels du diagnostic. Celui-ci repose sur un examen sous anesthésie générale du fond d’œil. Les formes familiales doivent bénéficier d’une consultation de géné-tique et d’un dépistage en milieu spécialisé pour les enfants à risque. Il s’agit d’une maladie rapidement évolutive qui cons-titue une urgence thérapeutique, une prise en charge rapide permettant seule de préserver les chances de conservation ocu-laire.
Les traitements actuels permettent de plus en plus souvent une conservation du globe oculaire, et reposent sur l’association de la chimiothérapie à des traitements locaux par cryothérapie, thermothérapie transpupillaire au laser diode ou curiethé-rapie par disque d’iode 125.
Le diagnostic précoce reste essentiel pour permettre une guérison avec le minimum de séquelles.